Kingdom Come Deliverance 2 : C'est le premier gros hit de l'année, et voici nos premières impressions !

Alors que le premier jeu Kingdom Come: Deliverance était truffé de bugs à sa sortie, Warhorse Studios est visiblement confiant puisque nous avons déjà reçu une version complète du jeu entièrement jouable, plus d'un mois avant sa sortie. Il est encore trop tôt pour un test de Kingdom Come Deliverance II, mais nous sommes libres de partager nos premières impressions portant sur les premières dizaines d'heures de jeu.

• Genre : Action-RPG, Monde-ouvert, Médiéval
• Date de sortie : 4 février 2025
• Plateformes : PC, PS5, Xbox Series
• Développeur : Warhorse Studios
• Éditeur : Deep Silver
• Prix : 59,99 €

Second coming

Kingdom Come 2 démarre presque immédiatement après la fin (assez décevante) du premier jeu. Suite à quelques mois d'aventures, le simple villageois qu'était Henry est quasiment devenu un chevalier digne de ce nom. Il se retrouve aussi impliqué dans la guerre civile déchirant le royaume de Bohème, puisqu'en compagnie du jeune seigneur Hans Capon, il doit livrer une lettre diplomatique d'importance à un seigneur impliqué dans ce conflit. Si vous n'avez pas fait le premier titre, ou que vos souvenirs sont flous, vous serez probablement rassurés d'apprendre que le prologue sert à la fois de tutoriel et de récapitulatif des événements. Malgré le contexte politique extrêmement complexe, l'histoire de Henry reste relativement simple, il souhaite venger ses parents et récupérer l'épée qu'on lui a volé.

Bien entendu, comme c'est un nouveau jeu, la perte de la majorité des niveaux et de l'équipement durement accumulés par Henry dans le jeu précédent est expliquée par un tour de passe-passe scénaristique. Cela nous offre l'opportunité de repasser par ce processus et de découvrir de nouveaux talents révisés et améliorés. Ce n'est pas non plus une remise à zéro complète pour notre ex-bouseux, puisqu'il est devenu un bien meilleur combattant et qu'il sait lire et se battre à présent. Il n'est pas non plus amnésique et il conserve quelques niveaux dans toutes les compétences, comme l'alchimie. Certaines compétences ont été fusionnées comme le crochetage et le vol à la tire, ainsi que l'herboristerie et la chasse, ce qui rend leur progression moins frustrante.

Bien qu'original, le système de combat du premier jeu ne nous avait pas vraiment convaincus. L'IA était beaucoup trop compétente et la riposte après un blocage parfait était souvent la seule approche viable pour le joueur, en plus d'être surpuissante. Le système de feintes et de combos était difficile à utiliser et l'IA en profitait pour réaliser ses propres ripostes. Dans cette suite, les combats sont plus accessibles, puisque l'étoile de direction des attaques se voit simplifiée. Il n'y a plus de coups d'estoc et les directions du bas ont été fusionnées. Ces attaques sont à présent incorporées aux combos, qui sont forcément devenus plus simples à réaliser.

La prise en main est plus simple, mais n'allez pas croire que les affrontements sont devenus superficiels. Il est toujours possible de riposter après un blocage parfait, mais bloquer cette contre-attaque, pour riposter à son tour, est aussi possible. Cela peut donner un échange de coups prolongés entre deux adversaires, c'est là que la direction des attaques entre en jeu, ainsi que le nouveau coup de maître, réservé aux épées. Cela demande de prendre des risques ou de bien anticiper, puisque au lieu de bloquer, il faut attaquer depuis la direction opposée à la place. En réussissant votre coup, vous allez à la fois bloquer et endommager l'adversaire, dans le cas contraire, vous allez souffrir.

De son côté, l'arc ne dispose toujours pas d'une mire facilitant la visée, ce qui rend son utilisation assez frustrante au départ. Mais on peut voir l'introduction de l'arbalète comme une sorte de mode facile, puisque comme dans le monde réel, elle est bien plus simple à utiliser et plus précise, au prix d'une cadence de tir très inférieure. La combinaison de ces deux éléments rend les combats bien plus agréables et plaisants. Les experts pourront aussi débloquer de nouvelles capacités et de nouveaux combos pour épicer les choses s'ils le souhaitent. Toutes les armes ont aussi droit à des combos spécifiques et à des compétences à présent, y compris les armes d'hast, qu'on peut enfin ranger dans l'inventaire. Se battre à cheval tel un chevalier à la lance est devenu une approche viable.

Les mini-jeux ainsi que la fabrication ont aussi été améliorés. L'alchimie est un peu moins lente, le jeu de dés inclut des insignes offrant un aspect tactique, etc. Henry renoue avec son passé de forgeron et les meilleures armes du jeu pourront finir par sortir de votre forge. C'est à la fois économique et satisfaisant d'étriper les Coumans avec une épée qu'on a forgé soi-même.

Vie de Bohème

Ce second volet de Kingdom Come se déroule dans deux régions, chacune avec une vaste carte bien distincte de l'autre. Même si dans le contexte de cet aperçu, on ne peut que vous parler de la première, servant un peu de grosse introduction. Du moins, quand une introduction peut vous occuper une cinquantaine d'heures. Dans tous les cas, ne vous attendez pas à croiser des pics enneigés, des volcans ou des déserts pour autant, la réalité historique et celle géographique priment. Dans la seconde région, une métropole digne de ce nom nommée Kuttenberg vous attend. Ce n'est pas Prague, mais cette grande ville déborde de vie.

C'est toujours un réel plaisir d'explorer et de découvrir tous les secrets dont recèle la carte. On peut visiter les bois à la recherche de camps de bandits et de trésors enterrés, ou explorer châteaux et villages pour ne pas avoir à chercher loin pour trouver du butin. Mais la vie de criminel est difficile. Il ne suffit pas d'échapper aux regards, les gardes sont méfiants et ils n'hésitent pas à interroger la nouvelle tête qu'est Henry pour vérifier le contenu de ses sacs, après un vol dans le secteur. Ils peuvent même vous considérer comme coupable après avoir simplement été aperçu dans la zone. Ces différents systèmes ont été étendus et améliorés, avec la possibilité de revendre des chevaux volés et celle de finir tout simple pendu haut et court après un crime. La prison n'est plus la seule peine vous attendant.

Tout cela s'accompagne de différentes améliorations apportées à l'interface et aux systèmes du jeu. C'est globalement plus agréable que dans KCD1, mais on reste loin des standards habituels. On apprécie néanmoins les nombreuses améliorations apportées à l'interface et à la qualité de vie en général. Un des exemples les plus notables est la possibilité d'enregistrer jusqu'à trois tenues différentes, ce qui permet de passer rapidement de l'une à l'autre en fonction de ses activités. Être en armure lourde sur le champ de bataille est presque obligatoire, mais en ville, il vaut mieux être habillé richement pour montrer son statut et impressionner les marchands. D'une simple pression de touche, on passe ensuite à une tenue légère, silencieux et sombre pour se livrer à des activités criminelles.

Les dialogues aussi ont été enrichis, avec la possibilité d'utiliser davantage de compétences et d'options que par le passé pour convaincre ses interlocuteurs ou se sortir d'un mauvais pas. Ironiquement, être complètement saoul peut vous aider à convaincre les gardes de fermer les yeux après un faux pas. Cela permet d'enrichir ce qui était déjà une des plus grandes forces de Kingdom Come, ses personnages et ses dialogues savoureux, y compris dans leur version doublée en français. Il convient néanmoins de signaler que la localisation française semble avoir un peu de retard, avec quelques dialogues secondaires manquants.

Espérons que cela sera réglé d'ici à la sortie. Pour revenir à nos moutons, l'ambiance est plus proche de celle du début du film Les visiteurs, que de l'heroic fantasy bien lisse auxquels nous ont habitués des jeux comme Dragon Age The Veilguard. Pour le meilleur et pour le pire, les mœurs et les mentalités médiévales sont au rendez-vous, avec tout ce que ça peut avoir d'hilarant et de choquant pour nos sensibilités modernes. La religion, les superstitions, le sexisme, la violence et la discrimination composent souvent le pain quotidien des habitants de cette époque. Ironiquement, c'est une bouffée de fraicheur et cela donne des dialogues et des situations vraiment cocasses. Les quêtes aussi ridicules qu'hilarantes ne manquant pas et rien que pour ça, nous sommes contents de retrouver Kingdom Come.