Depuis le lancement du MCU en 2008 avec Iron Man, les films Marvel ont progressivement tissé une fresque gigantesque peuplée de héros charismatiques… mais aussi de méchants mémorables. Et si certains antagonistes n'ont été que des faire-valoir ou des obstacles de circonstance, d'autres ont laissé une empreinte indélébile grâce à leur puissance brute ou leur nature cosmique.
Cette sélection ne s'intéresse qu'aux versions cinématographiques des méchants (exit les bandes dessinées). Qu'ils soient des entités divines, des sorciers perturbés, des conquérants multidimensionnels ou des forces élémentaires, ces dix figures du mal ont prouvé que le MCU savait faire bien plus que recycler des vilains de seconde zone.
Arishem
Arishem, premier Céleste, introduit dans Les Éternels (2021), est à ce jour la créature la plus puissante jamais vue dans le MCU. Capable de créer des étoiles et des planètes, il a façonné la structure même de l’univers. Sa taille dépasse l’imaginable, et sa parole fait loi dans le cosmos. Contrairement à d’autres entités cosmiques, Arishem n’a montré aucune faiblesse, ni physique ni morale. Il agit en dehors des concepts humains de bien et de mal, rendant sa puissance aussi terrifiante qu’insondable.
Dormammu
Apparu dans Doctor Strange (2016), Dormammu est une entité interdimensionnelle régnant sur la Dimension Noire. Né de magie pure, il est fondamentalement invulnérable et immortel. Son pouvoir dépasse l’entendement et son seul point faible est d’ordre métaphysique : le concept du temps, utilisé astucieusement par Doctor Strange pour négocier une trêve. Si Dormammu décidait de revenir mieux préparé, il ne fait aucun doute qu’il serait pratiquement invincible.
Cassandra Nova
Dans Deadpool & Wolverine (2024), Cassandra Nova est la sœur jumelle et la variante mutante de Charles Xavier. Cassandra dispose de pouvoirs psychiques démesurés : télékinésie létale, télépathie invasive, régénération, intangibilité et téléportation. Elle n’écrase pas ses ennemis par la force brute, mais en les réduisant mentalement à néant.
Sa seule faiblesse ? Les protections mentales comme les casques de Magneto ou du Fléau, capables de bloquer ses attaques psioniques. Redoutable et imprévisible, elle incarne une menace de niveau Omega dans un monde sans lois.
Ego
Derrière les traits de Kurt Russell dans Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 (2017) se cache un Céleste qui a littéralement fusionné avec une planète entière. Ego peut manipuler la matière à l’échelle planétaire, étendre sa conscience et projeter une version humanoïde de lui-même. Son projet de dominer toutes les planètes par la reproduction de son essence montre une ambition divine. Même affaibli, il reste incroyablement dangereux et n’a pu être vaincu qu’à l’aide d’un effort collectif titanesque.
Surtur
Surtur est la force destructrice du Ragnarök dans Thor: Ragnarok. Ce démon de feu devient pratiquement invincible une fois combiné avec la Flamme Éternelle. Il détruit Asgard en un seul coup, emportant Hela avec lui. Il ne fait pas dans la subtilité : il incarne la fin, la destruction totale, l’inéluctable. Son pouvoir équivaut, voire surpasse celui d’Odin, et sa simple présence annonce la fin de tout ce qui se trouve sur son chemin.
La Sorcière Rouge (Scarlet Witch)
Wanda Maximoff, alias la Sorcière Rouge, est l’un des personnages les plus complexes et les plus dangereux du MCU. Dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022), elle passe d’héroïne tourmentée à antagoniste dévastatrice. Capable de réécrire la réalité, d’annihiler des univers parallèles et de vaincre des maîtres sorciers d’un claquement de doigts, elle incarne la puissance brute du chaos magique. Son pouvoir émotionnel, enraciné dans la perte, la rend d’autant plus incontrôlable.
Hela
Fille d’Odin, Hela se distingue dans Thor: Ragnarok par sa force physique surhumaine, sa maîtrise des armes et son pouvoir de résurrection. Elle brise Mjölnir comme s’il s’agissait de verre et repousse sans effort les assauts combinés de Thor et de la Valkyrie. Hela ne peut pas mourir tant qu’Asgard existe, ce qui fait d’elle une menace immortelle liée au destin même du royaume. Il a fallu la destruction totale d’Asgard pour venir à bout de son règne.
Gorr le Boucher des Dieux
Dans Thor: Love and Thunder (2022), Gorr est armé de la Necrosword, une arme qui corrompt son porteur et lui confère des pouvoirs impressionnants. Il chasse littéralement les dieux à travers le cosmos, guidé par une vengeance divine. Capable de manipuler les ombres, d’invoquer des créatures cauchemardesques et de se battre à armes égales avec Thor, Gorr est l’un des antagonistes les plus sous-exploités du MCU. S’il avait eu plus de temps à l’écran, il aurait probablement changé l’équilibre de l’univers.
Thanos
Il a fallu plus de dix ans et une saga entière pour venir à bout de Thanos. Dans Avengers: Infinity War (2018) et Endgame (2019), il se révèle être bien plus qu’un simple tyran spatial. Même sans les Pierres d’Infinité, il est capable de terrasser Hulk à mains nues. Avec elles, il devient un dieu vivant capable d’effacer la moitié de toute vie en un claquement de doigts. Ce qui rend Thanos encore plus redoutable, c’est son intelligence stratégique et sa volonté implacable.
Kang le Conquérant
Introduit dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania (2023), Kang est présenté comme le futur grand méchant du MCU. Ce qui le rend si menaçant n’est pas sa force individuelle, mais la multiplicité de ses variantes. Il existe littéralement des millions de versions de lui dans le multivers, toutes prêtes à s’unir pour dominer l’espace-temps. Bien que son plein potentiel reste encore à explorer, Kang incarne une menace diffuse, insaisissable et résolument évolutive. Sa simple existence remet en question la notion même de temps linéaire dans le MCU.
La puissance ne se mesure pas seulement en coups de poing ou en faisceaux d’énergie. Dans l’univers Marvel, elle prend mille formes : contrôle de la réalité, immortalité, domination mentale ou pouvoir cosmique.
Si certains de ces méchants n’ont eu qu’un film ou une apparition pour briller, leur impact sur l’univers et sur les spectateurs est indéniable. Et avec l’expansion continue du MCU, il est fort probable que de nouvelles menaces viennent bientôt redistribuer les cartes.
Cela dit, c’est souvent la complexité de leurs motivations qui font des méchants intéressants, et le MCU l'a bien compris. Contrairement à de simples antagonistes manichéens, beaucoup possèdent une vision tordue du bien commun, ce qui les rend d’autant plus fascinants. Prenons Magnéto, par exemple. Longtemps présenté comme un ennemi des X-Men, il reste un survivant de la Shoah convaincu que seule la domination des mutants peut prévenir un nouveau génocide. De même, Killmonger ne cherche pas à dominer par pur égoïsme, mais à venger des siècles d’oppression subie par les peuples africains.
Même Thanos, incarnation de la menace cosmique, agit selon une logique froide de rééquilibrage de l’univers. Son "génocide juste" le place dans une zone grise morale dérangeante. Ce flou éthique se retrouve aussi chez des figures comme Loki, Wanda Maximoff ou Namor, dont les actions oscillent entre protection des leurs et orgueil destructeur.
Ces antagonistes sont le miroir déformant des héros. Leur puissance, couplée à des douleurs profondes ou des convictions inflexibles, en fait des figures tragiques, parfois plus humaines que les justiciers eux-mêmes. Chez Marvel, le mal n’est pas toujours néfaste : il est souvent le fruit de choix douloureux et de cicatrices mal refermées.















