Un peu comme Blizzard ou Ubisoft, Riot Games est passé au fur et à mesure des années de studio adoré par les joueurs à développeurs absolument détestés, le tout à cause de prises de décisions qui placent davantage d’importance sur l’argent généré que sur l’expérience utilisateur. Dernièrement, alors qu’ils avaient toujours fait un point d’honneur à ne pas le faire, Riot Games a confirmé que les sponsors à base de paris sportifs allaient être intégrés à la scène eSport…
Riot Games intègre le pari sportif à sa scène eSport…
Même si vous ne jouez pas personnellement à League of Legends ou Valorant, vous savez certainement que ces deux jeux de Riot Games font partie des plus suivis en termes de compétition électronique. Une affirmation qui se confirme chaque année notamment via les Worlds de LoL, qui continuent de remplir des stades et d’enchaîner les cérémonies impressionnantes. L’année dernière, par exemple, c’est en grande partie via la compétition mondiale de League of Legends que le groupe de musique Linkin Park entamait son retour en force après des années de pause suite au décès du chanteur Chester Bennington. Et comme souvent avec les compétitions sportives (qu’elles soient électroniques ou non), les paris sportifs sont un sujet central et inévitable.
Alors que vous pouvez voir des publicités pour les services de paris sportifs dans les stades de foot, sur les maillots des joueurs et juste avant la diffusion des matchs depuis un moment dans les sports traditionnels, les compétitions d’eSport liés aux jeux de Riot Games n’étaient pas encore gangrenées par ce genre de choses. Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de paris sportifs dans l’eSport, mais ils n’étaient pas mis en avant pour autant. Mais ça, c’est désormais terminé. En effet, il y a quelques jours à peine, celui qui s’occupe de la branche eSport de Riot Games (John Needham) a confirmé qu’il ouvrait la possibilité pour les équipes Tier 1 de League of Legends et Valorant de se faire sponsoriser par les marques de paris sportifs.
Une annonce qui ne convainc personne malgré les justifications
Le problème, c’est que les paris sportifs ne sont pas vraiment bien vus par le public, et pour de très bonnes raisons. Un peu comme les casinos, l’appât du gain et l’infime possibilité de gagner énormément de sous d’un coup pousse les consommateurs à dépenser énormément d’argent, et beaucoup peuvent facilement perdre le contrôle. De plus, pour l’eSport en particulier, les compétitions sont suivies par énormément de jeunes joueurs qui pourraient être facilement influencées. Des risques que John Needham connaît évidemment, puisqu’il a accompagné cette décision de toute une série de justifications et de promesses. Parmi elles, on retrouve les grands classiques à savoir la possibilité de mieux financer les équipes, le fait que les paris sportifs existent de toute façon et qu’il vaut mieux les accueillir pour les encadrer plutôt que de les ignorer, l’instauration de programmes préventifs, et la promesse de limiter les possibilités de publicités pour les entreprises de paris sportifs.
Mais bien sûr, quelles que soient les promesses de Riot Games vis-à-vis de la protection des utilisateurs face aux paris sportifs, autant dire que les joueurs ne sont pas convaincus. Il faut dire que personne n’est dupe, et que la véritable raison pour laquelle le studio accepte désormais ce type de sponsoring n’a rien à voir avec le financement des équipes et beaucoup plus à voir avec son propre financement. De plus, depuis quelques années, Riot Games a plongé tête baissée dans des pratiques douteuses comme l’intégration d’un système de gacha pour ses skins les plus prestigieux, sans parler de la baisse de qualité évidente des skins en question et du nombre faramineux de licenciements alors que l’entreprise ne s’est jamais aussi bien portée. Bref, voilà un bon moment que Riot Games ne se soucie plus vraiment du bien-être de ses joueurs. Si vous voulez lire leurs justifications en détail, nous vous renvoyons vers le post de John Needham, mais nous vous conseillons de ne pas trop y croire.