À l'occasion de la sortie de Death Stranding 2: On the Beach, un gros événement a été organisé. Parmi les invités se trouvait bien entendu Hideo Kojima, son créateur. De nombreux sujets autour du titre ont été abordés, mais pas que, puisque l'intelligence artificielle s'est aussi invitée dans la discussion.
Kojima est plutôt inquiet vis-à-vis de l'IA
Lors de l'entretien, un des questionneurs est revenu sur une précédente déclaration de Kojima, à savoir qu'il estimait qu'être "trop connecté pouvait être mauvais", pour avoir un peu plus de précision. En gros, il ne veut pas que sa vie soit dictée par l'IA, et il espère que les gens continueront à prendre des décisions sans elle, et qu'ils laisseront sa chance au hasard.
Plutôt que de dire « trop connecté », ce qui m’inquiète, c’est l’idée qu’on « décide selon ce qu’on nous suggère ». Je ne suis pas contre la technologie, mais, par exemple, l’IA de mon smartphone me recommande toutes sortes de choses — et ça, personnellement, je trouve ça un peu dérangeant.
Parce que, dans la vie humaine, le hasard est nécessaire. Comme quand on se lève le matin pour aller à l’école ou au travail, et qu’on entre par hasard dans un café, ou qu’on croise quelqu’un sans l’avoir prévu. Ce sont ces enchaînements d’accidents et de choix qui forment notre vie.
J’ai peur que trop de connexions via Internet nous mènent à un mode de vie totalement dirigé, sans que l’on s’en rende compte.
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Pour lui, le véritable danger ne réside pas uniquement dans l’hyperconnexion, mais dans la manière dont ces connexions peuvent influencer nos décisions. Malgré tout, il a aussi admis dans une autre interview que l'IA avait aussi de bons côtés. Tout comme internet, cette technologie fait maintenant partie intégrante de notre vie.
Je ne pense pas qu’on doive se passer d’Internet aujourd’hui. C’est très pratique. Je crois que nous avons survécu à la pandémie de COVID-19 grâce à Internet. Mais je pense qu’il est dangereux d’en devenir trop dépendant.
Ce qui est important, c’est de décider comment utiliser la technologie. La réponse à cette question, je l’ai fait exprimer par un personnage vers la fin du jeu. Je vous invite à écouter ce passage attentivement.
Il y a toutes sortes de manières de penser, et je souhaite que chacun réfléchisse à ce que signifie vivre avec la technologie. C’est une question de choix.
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Les "vraies" expériences restent essentielles
Kojima va plus loin dans sa réflexion et met en avant les "vraies" expériences. Pour lui, rien ne peut remplacer l’expérience physique des lieux par rapport à la digitalisation apportée par certaines technologies comme l’IA ou le métavers.
Tant que l’humain a un corps, il se déplace. Et ça, je pense que c’est essentiel. Aujourd’hui, vous êtes tous venus ici. En voiture, en bus, en train… Même si ce n’était qu’un simple aller-retour, vous avez vu des paysages, croisé des gens.
On peut aller à Hawaï dans le métavers, mais ce n’est pas la même chose que d’y aller vraiment. Il faut aller à l’aéroport, prendre l’avion, ressentir les odeurs et la chaleur du lieu.
C’est ce genre d’aventure qui colore une vie. Il ne faut pas les éliminer.
En résumé, utiliser l'IA n'est pas une mauvaise chose, tant que vous n'oubliez pas de sortir régulièrement de chez vous pour vous aérer, mais surtout ressentir les choses.
Hideo Kojima serait-il fait pour autre chose que le jeu vidéo ? La sortie de Death Stranding a renforcé cette impression chez les fans, alors que certains l'imaginent très bien changer de domaine !
