S'ils veulent devenir des phénomènes de mode et accrocher le devant de la scène, la plupart des jeux n'ont pas le droit à l'erreur dans les jours qui suivent leur sortie, sous peine d'assister à une désertion massive de la playerbase. Et cela vaut aussi pour les titres free to play, qui par définition peuvent être essayés par tout le monde ! Dernier exemple en date avec Splitgate 2, un FPS survitaminé et très prometteur qui s'imaginait déjà pouvoir voler la couronne de Call of Duty en 2025. Il aura suffi de deux grosses erreurs de communication pour faire plonger les chiffres de fréquentation du jeu, sans que la campagne de marketing forte d'un demi million de dollars puisse y faire quoi que ce soit.
Deux faux pas qui ont terni l'image du jeu au pire moment
Tout commençait pourtant bien pour Splitgate 2, avec une annonce enfiévrée lors de la Gamescom 2024. Les choses se sont gâtées lors du dernier Summer Game Fest, quand Ian Proulx, le patron du jeu, monte sur scène paré d'une casquette "Make FPS Great Again" forcément clivante, et déclare haut et fort qu'il est "fatigué de jouer à des opus Call of Duty qui sont les mêmes année après année". Sur les réseaux sociaux, l'excès de confiance fâche les joueurs et crée une polémique superflue, créant une comparaison avec CoD qui a été plus préjudiciable qu'autre chose pour Splitgate 2...
Quelques jours plus tard, les annonces de packs cosmétiques frôlant les 80 dollars enfoncent le clou et plongent Splitgate 2 dans un tourbillon de controverses. En un mois, le FPS perd 95% de ses joueurs sur Steam.
Une campagne marketing solide, mais sabordée depuis les erreurs
Splitgate 2 peut cependant compter sur un faramineux budget de plus de 400 000 dollars pour sa promotion immédiate. On doit à Nick Lombardi, co-fondateur de Streamforge, une étude très détaillée de ce nouveau fiasco marketing, publiée sur LinkedIn. Selon le spécialiste, 1047 Games (le studio à l'origine de Splitgate 2, ndlr) avait un plan solide sur le papier ; recourir à des influenceurs nord-américains spécialistes de FPS pour promouvoir le jeu, en premier lieu sur Twitch. C'est une stratégie qui a fait ses preuves, et qui est encore aujourd'hui la plus usitée pour les sorties de jeux récentes.
Sauf que le studio jauge mal l'importance des nouveaux réseaux sociaux et formats vidéo. Il injecte 83% de son budget marketing dans Twitch, et seulement 3,4% dans les shorts YouTube. Sur TikTok, rien n'est investi. Sauf que les contenus sponsorisés Twitch ne génèrent finalement que 20% des vues de cette campagne marketing ambitieuse. A contrario, les shorts YouTube affichent une haute rentabilité.
Pour Nick Lombardi cependant, même une parfaite attribution des budgets sur les différents formats de contenus n'aurait pas suffi à sauver le cas Splitgate 2. Et le spécialiste persiste et signe en expliquant que même la meilleure des campagnes marketing ne saurait sauver un jeu qui s'est égaré sur les plans de la monétisation et de la communication.




