À l’heure où les productions vidéoludiques rivalisent de budgets colossaux et de technologies de pointe, certains créateurs se tournent vers le passé pour retrouver une certaine authenticité. Qiwei « Soulframe » Liang, réalisateur de Phantom Blade Zero et PDG du studio S-game, en fait partie. Dans une récente interview accordée à PC Gamer, il a confié que Clair Obscur : Expedition 33 lui avait rappelé Final Fantasy X, non seulement pour son système de combat au tour par tour, mais aussi pour son équilibre entre joie, drame et excentricité.
Pour Liang, cette alchimie évoque l’âge d’or de la fin des années 90 et du début des années 2000, lorsque la PlayStation 1 et la PlayStation 2 dominaient le marché. Une période qu’il décrit comme « magique », marquée par des titres moins écrasés par la pression commerciale mais portés par la créativité des développeurs. « Ce type de jeux est rare aujourd’hui », regrette-t-il, tout en saluant Expedition 33 comme l’un des rares exemples modernes à capturer cet esprit.
Phantom Blade Zero : entre hommage et ambition, à l'image de Clair Obscur : Expédition 33
Prévu comme un grand RPG d’action kung-fu, Phantom Blade Zero ne se veut ni un Soulslike pur, ni un jeu d’action classique. Liang espère y insuffler une identité propre, capable de refléter les idées et la sincérité de son équipe. « Ce ne sera peut-être pas le plus grand jeu de l'industrie, et ce n’est pas nécessaire », affirme-t-il. « Mais j’espère qu’il portera la marque de notre sincérité. »
Le parcours de S-game, selon son PDG, a toujours été orienté vers cet « objectif final » : créer une œuvre marquante plutôt qu’un produit calibré uniquement pour maximiser les ventes. Cette philosophie contraste avec une industrie où les projets AAA sont souvent contraints par le poids des attentes financières et des impératifs marketing. Pour Liang, l’argent est un moyen au service de la vision créative, et non l’inverse.
Dans cette optique, Phantom Blade Zero pourrait se situer à la croisée des chemins : un jeu ambitieux mais conçu avec la sensibilité et l’audace qui caractérisaient l’ère PS1/PS2.
Redonner vie à un esprit disparu
Le parallèle avec Clair Obscur : Expedition 33 n’est pas anodin. Ce RPG a su, selon Liang, recréer la sensation d’évasion et d’émotion intense qui faisait la force des meilleurs titres de l’ère PlayStation. Un mélange de combats au rythme maîtrisé, d’univers oniriques et de personnages profondément humains.
Pour Liang, cet héritage ne doit pas rester une relique nostalgique : il souhaite que Phantom Blade Zero incarne un pont entre passé et présent. Si le jeu réussit à capturer ce mélange de liberté créative, de narration émotive et de gameplay marquant, il pourrait bien rallumer chez les joueurs la flamme d’une époque que beaucoup considèrent comme l’une des plus riches de l’histoire vidéoludique.









