L’histoire de Beyond Good and Evil 2 ressemble de plus en plus à une légende urbaine du jeu vidéo. Annoncé une première fois en 2008, le projet a traversé des périodes de silence, de réapparitions éphémères, et de retards successifs. Présenté officiellement à l’E3 2017, puis à nouveau en 2018 avec une bande-annonce ambitieuse, il a depuis disparu des radars. Ce n’est qu’en 2023 que l’on apprend un nouveau coup dur : le décès brutal de son directeur créatif, Émile Morel, à seulement 40 ans.
Officiellement, Ubisoft Montpellier affirme que le jeu est toujours en développement, mais sans fournir d’images ni de démos récentes. Officieusement, selon l’insider Nash Weedle, le projet aurait même été mis en pause au début de l’année 2025. Des discussions internes évoqueraient un changement de nom et la révision d’éléments centraux du jeu, comme si Beyond Good and Evil 2 cherchait à se réinventer une nouvelle fois.
L’IA générative, une alliée très controversée
Le cœur de la rumeur actuelle concerne l’intégration de l’IA générative dans le processus créatif du jeu. Toujours selon Nash Weedle, Ubisoft aurait recruté des spécialistes capables d’utiliser cette technologie pour concevoir des PNJ, et potentiellement accélérer certaines tâches de développement.
L’IA générative, qui permet de créer textes, images, voix ou codes à partir de simples instructions, est de plus en plus utilisée dans divers secteurs. Dans le jeu vidéo, elle pourrait théoriquement aider à automatiser des tâches répétitives, comme l’animation de foules ou la génération de dialogues secondaires. Cependant, son utilisation suscite une vive controverse.
Certains développeurs et créateurs indépendants estiment que cette approche menace les emplois humains et l’originalité artistique. Pour marquer leur opposition, un label militant baptisé "No Gen AI Seal" a vu le jour, reprenant l’esprit du fameux « Seal of Quality » de Nintendo. En parallèle, Steam impose désormais aux studios de signaler explicitement l’usage de l’IA générative dans leurs jeux, révélant que plus de 7 % de sa bibliothèque actuelle y a recours.
Si Ubisoft confirmait l’usage de cette technologie dans Beyond Good and Evil 2, le jeu rejoindrait cette liste, mais pour l’instant, l’éditeur garde le silence. Cette absence de communication entretient le mystère et alimente les spéculations, certains allant jusqu’à imaginer que le recours à l’IA pourrait permettre au projet de retrouver un rythme de production soutenu après près de deux décennies de gestation.
Entre espoir et scepticisme pour Beyond Good and Evil 2
Pour les fans, la perspective de voir enfin Beyond Good and Evil 2 arriver sur le marché est un mélange d’excitation et d’inquiétude. L’IA pourrait, en théorie, aider à concrétiser une vision ambitieuse, mais elle risque aussi de transformer la nature même du jeu, voire de dénaturer l’héritage artistique du premier opus.
Reste une certitude : après autant d’années, chaque nouvelle rumeur autour de Beyond Good and Evil 2 attire l’attention. Si la technologie peut offrir un coup de pouce salvateur, seul Ubisoft pourra trancher en dévoilant enfin où en est réellement ce projet devenu mythique, ou maudit.







