Alors que Baldur’s Gate 3 s’est imposé comme l’un des RPG les plus marquants de ces dernières années, son héritage complique sérieusement l’idée d’une suite directe. Entre la multiplicité des fins, le départ de Larian Studios et les risques narratifs liés à la liberté offerte aux joueurs, Baldur’s Gate 4 se retrouve face à un dilemme : poursuivre l’histoire au risque d’aliéner sa communauté, ou se réinventer ailleurs dans les Royaumes Oubliés.
Une suite impossible à concilier avec les choix de Baldur's Gate 3
La grande force de Baldur’s Gate 3, la liberté quasi illimitée laissée aux joueurs, est aussi sa plus grande faiblesse lorsqu’il s’agit d’imaginer un quatrième épisode. Contrairement aux anciens opus, dont les fins restaient relativement linéaires, BG3 offre une mosaïque de conclusions possibles.
Ce foisonnement narratif empêche toute suite de s’appuyer sur une continuité claire. Aucune fin n’a été établie comme « canon », et Wizards of the Coast est probablement peu enclin à figer un tel choix qui dénaturerait l’expérience vécue par des millions de joueurs. Une éventuelle suite devrait donc trancher entre deux options peu satisfaisantes : sélectionner une fin « officielle » au risque de frustrer la communauté, ou tenter de jongler avec toutes, ce qui mènerait rapidement à une intrigue confuse et artificielle.
De plus, le départ de Larian Studios pour un nouveau projet éloigné de Donjons & Dragons ajoute une incertitude supplémentaire. Sans la vision qui a façonné le succès de BG3, difficile d’imaginer un BG4 qui puisse à la fois prolonger l’histoire et conserver l’âme de la saga...
Saut temporel, spin-off ou réinvention : quelles alternatives ?
Pour contourner cet écueil, certains envisagent un saut dans le temps, situé bien avant ou bien après les événements de BG3. Cette solution permettrait de minimiser l’importance des fins, en reléguant l’histoire de l’Illithid et des compagnons au rang de souvenirs ou de légendes. Mais cette approche a ses limites : elle couperait le lien direct avec les personnages tant appréciés, privant les joueurs d'une suite à l’attachement émotionnel qui a contribué au succès de BG3.
L’autre voie serait de s’éloigner complètement de la Côte des Épées pour explorer d’autres régions emblématiques de l’univers de Donjons & Dragons. Neverwinter, ou Waterdeep pourraient offrir de nouveaux terrains de jeu riches en potentiel. Cela reviendrait toutefois à faire de Baldur’s Gate 4 un titre davantage spirituel qu’héritier direct, risquant de diluer l’identité même de la série.
Une troisième option, plus audacieuse, serait de ne pas poursuivre la numérotation classique. Comme certains le suggèrent, les meilleures suites de BG3 pourraient ne pas porter le nom de Baldur’s Gate 4 mais explorer, sous une autre bannière, de nouvelles expériences RPG liées à D&D. Cette liberté éviterait le piège d’un canon forcé tout en permettant aux développeurs d’explorer des récits inédits.
À moins d’un repositionnement radical, qu’il prenne la forme d’un spin-off, d’une aventure dans un autre pan des Royaumes Oubliés ou même d’une réinvention sous une nouvelle appellation, la saga risque de rester figée dans son propre éclat.










