Pendant des décennies, l’achat d’une console suivait un schéma bien rodé : lancement à prix fort, attente, puis rabais significatifs en fin de cycle. Cette logique, bénéfique à la fois pour les fabricants et les consommateurs, semblait gravée dans le marbre.
Mais les temps changent. Avec la récente décision de Sony d’augmenter le prix de la PlayStation 5 de 50 dollars, une étape symbolique vient d’être franchie. Ce n’est pas seulement une question de pouvoir d’achat : c’est la remise en question d’un modèle économique qui structurait l’univers des consoles de salon depuis des décennies.
La fin d’une tradition : quand les prix montent au lieu de descendre
Historiquement, une console était conçue pour devenir plus abordable au fil du temps. Après quelques années de stabilité, des révisions de milieu de génération (PS4 Pro, Xbox One S, etc.) venaient justifier un prix plus élevé, tandis que le modèle de base voyait son tarif diminuer. Cela permettait d’élargir la base de joueurs, en séduisant les plus patients grâce à des offres attractives.
Or, la génération actuelle rompt avec cette logique. La PlayStation 5, cinq ans après son lancement, n’a pas baissé de prix : elle est désormais plus chère, et le phénomène n’est pas isolé. Microsoft a déjà relevé les tarifs de ses Xbox Series X et S, tandis que Nintendo a discrètement augmenté le prix de la Switch originale. Cette inversion historique met en évidence un changement structurel : les consoles ne suivent plus un cycle déflationniste, mais inflationniste.
Le contexte économique mondial explique en partie cette évolution. Inflation persistante, coûts de production accrus, droits de douane : autant de facteurs qui fragilisent un modèle autrefois stable.
Comme l’explique Sony, il s’agit d’un « environnement économique difficile ». Mais au-delà de la conjoncture, cette tendance soulève une question : si une console devient plus chère en vieillissant, où se situe encore l’incitation à attendre pour acheter ?
L’avenir incertain des prochaines générations
Si la hausse actuelle reste marginale, rien ne garantit que la prochaine génération de consoles suivra la même trajectoire. Au contraire, il est tout à fait plausible que plusieurs hausses jalonnent la durée de vie d’une machine, aboutissant à un prix final bien plus élevé que celui affiché au lancement. Une perspective qui bouleverserait profondément les habitudes d’achat des joueurs.
Nintendo illustre bien ce dilemme avec la Switch 2. Pour l’instant, le géant japonais a maintenu son prix de lancement à 469,99 euros, malgré les pressions économiques. Mais la question n’est pas de savoir si ce tarif restera stable, plutôt quand il sera révisé à la hausse...
Ce basculement n’est pas anodin : il marque peut-être la fin de l’âge d’or des promotions de mi-génération, et il pourrait par conséquent redéfinir tout un modèle économique.








