Le procès de Nintendo contre Palworld a bien avancé, et le géant japonais pourrait bien ne pas être aussi serein qu'il ne l'espérait. L'Office japonais des brevets a rejeté une demande de brevet déposée par Nintendo dans le cadre de son procès contre Palworld, invoquant un manque d'originalité.
Cette décision soulève des questions quant à la validité de plusieurs brevets Nintendo décrivant des systèmes de capture de créatures, des éléments centraux de la plainte de l'entreprise contre Palworld.
La législature japonaise dit non à Nintendo
L'Office japonais des brevets (le JPO) vient de rejeter la réclamation de brevet n° 2024-031879 de Nintendo, relative à la famille de brevets de capture de créatures que Palworld est accusé d'avoir enfreints. Un examinateur de l'Office a conclu que la demande manquait d'originalité pour être considérée comme une invention, citant des antériorités telles que Monster Hunter 4, ARK: Survival Evolved, le gacha Kantai Collection, Craftopia de Pocketpair, et même Pokémon GO.
Nintendo dispose désormais de 60 jours pour faire appel de la décision. La demande n'étant pas directement citée dans la plainte de Palworld relative aux brevets, son rejet n'aura pas d'incidence directe sur la procédure en cours. Cependant, comme l'explique Florian Mueller, analyste chez GamesFray, la demande récemment rejetée constitue un élément clé de la stratégie de Nintendo visant à protéger un large éventail de systèmes de capture de créatures. Elle est issue des brevets JP7493117 et JP7545191, tous deux cités dans la plainte de Nintendo.
Nintendo pourrait bien perdre leur procès contre Palworld
Si un élément central d'une famille de brevets est invalidé, les brevets connexes peuvent faire l'objet d'un examen plus approfondi ou de contestations de validité. Ainsi, bien que ce rejet n'affecte pas directement la procédure en cours, il renforce potentiellement la stratégie de défense de Pocketpair qui conteste la validité des revendications anti-Palworld de Nintendo. Une stratégie payante sur le long-terme pour le plus petit studio.
Il reste une bonne nouvelle dans tout ça pour Nintendo cependant : le juge Motoyuki Nakashima, qui préside l'affaire, n'est pas lié par la décision de l'Office japonais des brevets (JPO), qu'elle soit définitive ou non. Mais celle-ci pourrait néanmoins fortement influencer sa décision finale.
Un autre brevet, au cœur du litige en cours, rencontre également des difficultés : il est plus lié à un aspect technique, de "calcul du mouvement des personnages de jeu par rapport aux autres personnages, aux objets ou aux éléments de la scène, par exemple pour simuler le comportement d'un groupe de soldats virtuels ou pour la recherche de chemin".
Nintendo a tenté de modifier ce brevet durant le procès en juillet dernier, retardant alors la procédure globale. Le procès est prévu d'être prolongé jusqu'en 2026 et plus si de nouveaux changements sont voués à entrer en jeu.









