Ce n'est pas nouveau, l'IA est un sujet aussi controversé que clivant. Et le monde du jeu vidéo est loin d'être épargné par l'arrivée de cette nouvelle technologie, bien au contraire. Alors que certains, comme Ubisoft, estime que l'IA est aussi révolutionnaire que le passage de la 3D pour les jeux vidéo, d'autres sont beaucoup moins enthousiaste...
Jennifer English met en garde
Jennifer English, comédienne de doublage notamment connue pour avoir interprétée Ombrecoeur dans Baldur's Gate 3 et Maelle dans Clair Obscur Expedition 33, fait partie des personnes qui ne sont pas totalement convaincus par le fait de mettre de l'IA dans tous les aspects du jeu vidéo.
Récemment, elle a fait une interview avec GamesRadar aux Golden Joystick Awards dans laquelle elle a déclaré "n'y pensez même pas" en réponse aux gens qui souhaitent mettre de l'IA générative dans les jeux.
Elle avait même ajouté : "Je comprends que l'IA soit un outil. Je comprends. Mais pas pour remplacer la créativité. Les erreurs sont belles. Les imperfections sont merveilleuses. Préservons-les. Préservons l'humanité". Autant de conseils qui semblent bon à prendre, surtout venant d'une des personnes qui s'est le plus démarqué ces dernières années de part son talent et sa créativité.
Une obligation et plus un choix ?
Cette déclaration arrive alors que de nombreux jeux sont parfois en pleine polémique pour leur utilisation de l'IA. Récemment, c'est ARC Raiders qui s'était attiré la foudre de nombreux fans alors qu'ils avaient appris que les voix du jeu étaient majoritairement générées par une IA. Leur justification ? "Toutes les entreprises utilisent l'intelligence artificielle". Pas forcément très convaincant...
Les acquéreurs d'EA, eux, espèrent que l'IA leur permettra d'effacer leur dette de 20 milliards de dollars, pendant que le responsable de l'IA chez Microsoft ne comprend pas pourquoi certains n'aiment pas cette nouvelle technologie. Et même si certains, comme Jennifer English, tentent d'alerter sur son utilisation, cela semble presque être peine perdue...
Bien évidemment, les premiers intéressés par l'IA générative sont les dirigeants et les responsables financiers des grosses entreprises qui voient clairement une manière de gagner de l'argent. Les comédiens de doublage ou même les artistes de manière plus générale sont rarement pour une technologie qui pourrait leur faire perdre leur travail.
Les propos de Jennifer English font suite à ceux tenus par nombreux de ses collègues de Baldur's Gate 3 l'année dernière. Amelia Tyler, la narratrice du RPG, avait d'ailleurs déclaré que l'utilisation non autorisée de sa voix par une IA "ne me vole pas seulement mon travail, mais aussi mon identité". Andrew Wincott (Raphael) et Samantha Béart (Karlach) avaient quant à eux exprimé leur inquiétude concernant les abus contractuels liés au clonage des performances vocales par l'IA.
"Faites appel à votre intelligence, à votre créativité, à votre intelligence humaine", implorait Jennifer English aux entreprises de jeux vidéo. Et on ne peut qu'être d'accord avec ces propos.










