Eh oui, onze années qu'un nouvel épisode de Mario Kart n'avait pas vu le jour, puisque la Switch n'a eu le droit "qu'à" une version Deluxe de l'épisode WiiU, avec moult DLC pour faire grimper le nombre de circuits à plus de 90. Avec MK World, Nintendo rebat les kart : monde-ouvert, course à 24 participants, possibilité de sauter et rouler sur les murs... Ça fait pas mal de chamboulements. Découvrez ce que l'on a pensé de cette nouvelle formule dans le test ci-dessous.
- Genre : Course
- Date de sortie : 05/06/2025
- Plateforme : Nintendo Switch 2
- Développeur : Nintendo
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 79,99€
Kart sur table
Pour World, Nintendo a fait le choix de se séparer de la structure classique par circuits pour proposer un monde-ouvert dans lequel les 32 circuits du jeu de base sont directement intégrés. Une idée folle sur le papier, puisqu'il est alors possible de faire un circuit, en rejoindre un autre avec un changement de biome harmonieux au passage, et de compléter ce second circuit, le tout dans une même course. Les championnats vont donc beaucoup jouer avec la carte, en fusionnant 2 circuits et en ne proposant véritablement que 2 circuits à 3 tours. Pour varier les environnements et les situations, il s'agit d'une idée ingénieuse et qui a ses bons moments, mais dans la pratique, cette structure souffre d'un gros problème : la pauvreté du design de la majorité des courses de transition, le plus souvent des lignes droites bien larges avec quelques obstacles "histoire de".
Aucune manière d'exploiter les nouvelles mécaniques de gameplay, aucune volonté de chambouler le rythme de la course... Ces transitions sont le gros point noir de l'open-world de Mario Kart World et on risque d'en entendre parler un petit moment. C'est d'autant plus dommage que la carte en elle-même est construite intelligemment et l'explorer en mode balade (sur lequel nous reviendrons) est un bonheur de tous les instants. Et puis ces circuits connectés permettent vraiment au nouveau mode survie de briller, puisque dans cette bataille royale, les 4 derniers pilotes de la partie sont éliminés à la fin de chacun des 6 circuits, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un. Hyper fun, avec des parties bien longues si vous réussissez à survivre, il s'agit du nouveau mode star de cet épisode. Et heureusement qu'il est là d'ailleurs, parce que les modes Bataille et leurs arènes beaucoup trop grandes sont pour le moins anecdotiques. Quant aux 32 circuits officiels, il est possible de tous les faire en 3 tours si vous le souhaitez grâce aux modes versus classiques, mais uniquement en local, pour une raison qui nous échappe. Dès que vous passez en multijoueur online, la possibilité de choisir des circuits fermés disparait purement et simplement... Pour le moment ?
Car c'est un peu le sentiment qui prédomine après ces 20 heures et des brouettes passées sur World : il s'agit d'une base vouée à évoluer au fil du temps, une sorte de jeu service qui ne dit pas son nom. Pour le moment, Nintendo n'a absolument pas communiqué sur le suivi du jeu, mais l'absence de certaines options basiques ou le contenu maigrelet par rapport aux standards de la série nous font dire que World va se bonifier et s'enrichir au cours des prochains mois (on la voit venir la tenue Bananza pour Donkey Kong). En attendant, le jeu peut compter sur une stabilité en ligne franchement sans accroc, ce qui est presque inédit pour Nintendo, et à des parties avec suffisamment d'options pour passer de très bonnes soirées, n'est-ce pas finalement tout ce qu'on lui demande ?
Mondovision
Il n'y a pas que la structure du jeu et ces modes principaux qui ont bougé, le gameplay profite lui aussi de changements profonds. Désormais, 24 participants seront présents sur la ligne de départ, ce qui donne de grosses bastons en permanence dans le peloton. Les joueurs les plus expérimentés pesteront dans un premier temps sur cette foire d'empoigne permanente, avant de constater que le jeu propose suffisamment d'outils pour finir en première place très régulièrement avec un bon niveau. On a d'ailleurs un joli rééquilibrage des objets, avec un éclair qui ne va toucher que les coureurs de devant, ou des jauges visibles pour toutes les armes qui se consument après un certain temps comme le champignon doré. De petits ajustements du genre, Mario Kart World en a des dizaines, et il n'y bien que la pratique qui permet de se rendre compte de la richesse assez folle de son gameplay. Les deux grosses additions aux mouvements du joueur, le saut chargé et la glissade sur les murs, sont deux mécaniques qui vont venir transcender la façon dont on perçoit les circuits du jeu.
Il faut désormais chercher les raccourcis un peu partout, avec une verticalité inédite qui devrait nous donner de très belles choses une fois que la communauté maitrisera davantage ces nouveautés. Franchement, chapeau à Nintendo pour avoir réussi à approfondir davantage son gameplay de cette façon sans dénaturer sa proposition qui mise sur le fun avant tout. Pour apprendre comment utiliser ces nouveaux mouvements, MK World propose la balade, un mode libre dans lequel il est possible de choper des collectibles et remplir des missions aux objectifs variés. On s'attendait naïvement à un mode qui pourrait venir concurrence l'aventure de Diddy Kong Racing, mais non, il s'agit simplement d'éléments éparpillés aux 4 coins du monde sans aucun liant. Vraiment dommage, parce que certains défis sont intéressants, mais la collection de tous les stickers n'est pas une carotte suffisante pour nous motiver à ratisser une carte qui manque en plus de nombreuses informations. Une semi-déception, donc.
Around the world
Fer de lance de la Nintendo Switch 2, Mario Kart World est, de fait, un aperçu de ce que la machine va nous offrir sur les plans technique et visuel. Sur le plan technique tout d'abord, peu de choses à dire, c'est vraiment propre : les 60 images par seconde ne bronchent pas, même au plus fort de la bataille. Par contre, attention, le taux de rafraichissement est divisé par 2 dès lors que vous faites entrer un troisième joueur dans votre partie en local. Assez logique compte tenu de ce que le jeu affiche, à savoir des environnements détaillés, vivants et une profusion de détails qui rendent l'ensemble agréable à l’œil.
Une véritable explosion de couleurs, soutenue par une bande-son qui va piocher dans toute la ludographie de l'univers Mario pour des réorchestrations de grande qualité. Sur le plan visuel, on regrette que certains espaces entre les circuits soient moins peaufinés, mais aussi certaines phases du cycle jour/nuit qui ne ne mettent pas du tout le monde en valeur. S'il ne s'agit pas d'une claque technique, MK World n'en demeure pas moins très satisfaisant, encore plus en mode nomade sur le fantastique écran de la Switch 2.