Après un Borderlands 3 qui avait su convaincre malgré un duo d'antagonistes polémique, puis un Tiny Tina's Wonderlands tout à fait sympathique, et pas mal de DLC entre les deux, il est grand temps pour la série de Gearbox de balancer un nouvel épisode de sa licence phare avec un Borderlands 4 qui fait le pari de l'open world. Voyons ensemble si ce dernier est gagnant !
- Genre : FPS
- Date de sortie : 12/09/2025
- Plateformes : PC, PS5, Xbox Series
- Développeur : Gearbox
- Éditeur : 2K
- Prix : 69,99€
- Testé sur : PC
Les aventuriers de l'Arche perdue
Par on ne sait quelle sorcellerie, les aventuriers de l'Arche sont faits prisonniers sur la planète Kairos, un astre tenu de main de maitre par un Gardien du Temps, qui tient toutes les vies du coin sous le joug de son pouvoir divin. C'est évidemment à vous et à vos potes qu'il tiendra de motiver les différentes populations de Kairos afin qu'elles se soulèvent et prennent leur destin en main. Chacune des 3 régions principales à son lieutenant, des personnages haut en couleurs qui vont prendre un malin plaisir à vous interrompre au cours de votre mission pour vous raconter leur vie. La narration de Borderlands 4 reste fidèle au modèle connu depuis le 2, avec des PNJ qui vont venir vous rappeler qu'ils existent à intervalles réguliers, au mieux pour lâcher une ou deux vannes avant de repartir, au pire, lors de longs laïus qui s'éternisent. En tout cas Gearbox a entendu les critiques par rapport au troisième épisode, avec un gros méchant moins cringe, plus classe, mais pas forcément plus profond.
C'est un peu le souci d'avoir plusieurs têtes d'affiche à se partager la vedette, aucune ne brille jamais vraiment et ça se vérifie une nouvelle fois avec l'antagoniste principal de cet épisode. Et puis à trop vouloir polir ce qui faisait de Borderlands Borderlands, cet épisode en oublie tout simplement d'être drôle : il y a encore quelques gags qui fonctionnent et quelques quêtes annexes rigolotes, mais pour le gros de l'aventure, l'écriture reste très plate. Enfin, si le scénario, très simple, se suit tranquillement, impossible de ne pas évoquer les longues phases de dialogues dans lesquelles vous devrez attendre qu'un personnage ait fini de parler avant qu'une situation ne se débloque : ça casse le rythme en mille morceaux et c'est d'autant plus dommageable dans un titre pensé pour la coopération. Tiny Tina avait déjà un peu ce problème, mais il est ici décuplé, à la limite d'en devenir insupportable. Les fans de la série auront au moins de quoi se faire plaisir avec pas mal de fan-service, même si Clap-Trap est étrangement sous-exploité dans la campagne principale.
Bandit manchot
C'est la tradition depuis le tout premier épisode, les joueurs sont invités à choisir parmi l'un des 4 chasseurs de l'arche correspondant aux archétypes de classe du jeu. Que ce soit la Sirène avec son invocation bien pratique en solo, ou Rafa et ses griffes laser capables d'infliger de lourds dégâts aux ennemis, il y en a comme d'habitude pour tous les goûts. D'autant que cet épisode ouvre des possibilités de build particulièrement flexibles, avec 3 sous-branches ornées de passifs interchangeables à la volée, pour peu que vous ayez dépensé assez de points de compétence au fil de votre progression. L'équipement revêt toujours une importance capitale, avec 4 armes, 1 bouclier et plus tard 1 mod de classe et 1 mod de spécialisation. Ça fait beaucoup d'éléments à prendre en compte, mais c'est ce qui fait le charme de la formule et si vous êtes là pour ça, B4 devrait pleinement vous satisfaire : la chasse aux légendaires est toujours aussi addictive, et les développeurs ont fait tout ce qu'il fallait pour rendre le farm agréable. Il est par exemple possible de refaire les missions, voire même les boss de la campagne en dépensant quelques dollars pour tenter d'aller récupérer des armes uniques qui vous feront monter en puissance. Du côté des pétoires, c'est d'ailleurs toujours du grand délire, avec des tonnes de modificateurs et des affixes qu'il sera même possible de manipuler dans la partie endgame du jeu.
Là non plus, rien à dire, l'expérience Gearbox fait foi et on prend plaisir à pousser toujours plus loin la puissance destructrice de notre chasseur de l'arche. Là où le bat blesse, c'est que le reste de la formule n'a que trop peu évolué, elle a même carrément régressé sous certains aspects. On pense notamment au véhicule unique (mais personnalisable), à récupérer très tôt dans le jeu et qui n'offre pas des sensations de dingue. Quant aux combats, ils gagnent deux options supplémentaires, avec un dash et un grappin, mais celles-ci sont clairement sous-exploitées : le dynamisme apportée par ces nouveaux mouvements est indéniable, mais l'esquive est limitée par une jauge de stamina frustrante, et le grappin ne peut être utilisé que sur des accroches spécifiques et bien trop rares. L'open-world non plus n'est pas franchement des plus stimulants : on est sur une carte à points d'intérêt très classique avec des camps à vider et des points d'intérêt à compléter.
Au moins, B4 ne tire pas trop en longueur et la taille de sa carte est tout à fait raisonnable, on aurait juste apprécié un peu plus de surprises et des activités un peu plus originales. D'autant qu'il y a de lourds soucis de gestion de la difficulté avec des ennemis qui seront forcément plusieurs niveaux au-dessus de vous sans raison valable, avant que cela ne redescende quelques objectifs plus loin. Ça rend d'ailleurs toute la dernière partie de l'aventure interminable, avec des vagues et des vagues d'ennemis éponge qui prennent beaucoup trop de temps à tuer. Mais malgré tous les reproches que l'on peut lui faire, Borderlands peut toujours compter sur ses fondations solides pour assurer l'essentiel, en offrant une expérience en coopération défoulante et une poignée de combats bien cools contre des boss aux mécaniques originales.
Trait très fort
Autre point sur lequel la série pourra toujours compter : sa direction artistique celshading de toute beauté. Et Borderlands 4 est le point cumlinant de ce style, avec une planète Kairos aux panoramas particulièrement réussis. Le trait si distinctif de la série a encore gagné en finesse et les environnements sont globalement plaisants à traverser. Sur PC, les performances sont plutôt bonnes, mis à part un problème très étrange (et pourtant déjà présent dans de précédents jeux de la série), qui fait que chaque nouvelle zone traversée une première fois va provoquer un freeze de l'écran pendant 1 seconde. Une broutille lorsque l'on a déjà exploré la majorité de Kairos, mais un souci autrement plus gênant lorsque la carte n'a pas encore été découverte.
De même, si la réalisation brille côté environnements et modèles de personnages, on aurait aimé un peu plus de soin apporté aux animations des ennemis, qui ont souvent tendance à courir contre des murs ou à rester figé pendant qu'ils se font asmater durant de longues minutes. Au moins, l'ensemble des fonctionnalités multijoueurs fonctionnent au poil, que ce soit le drop in/drop out, le crossplay et en général tout ce qui touche au confort de l'expérience entre copains. Un vrai plus, tant les jeux 100% coop fonctionnels et aussi complets ne courent pas les rues.














