Bravely Default : Le test
Square-Enix et Silicon Studio nous proposent un tout nouveau jeu de rôle japonais sur 3DS. Alors, ce RPG en tour par tour serait-il le messie tant attendu ?
Bravely Default : trailer en français
Genre : jeu de rôle japonais
Date de sortie : 06 décembre 2013
Éditeur : Square-Enix
Développeur : Silicon Studios
Support : 3DS
PEGI : 12+
Il était une fois...
Bravely Default nous conte l'histoire de quatre personnages aux caractères et ambitions différentes qui devront, comme le veut la tradition, sauver la planète d'un cataclysme venu d'on ne sait quelles profondeurs abyssales. Nos héros sont bien entendu des concentrés de clichés en tout genre avec Tiz le petit bonhomme humble ayant perdu son village en début de partie, Edéa la guerrière sans peur et sans reproche ayant un lien indirect avec les forces ennemies, Ringabel le beau gosse dragueur et amnésique et enfin Agnès, la fille aux pouvoirs magiques permettant de restaurer la pureté des cristaux.
Pas de grand bouleversement donc dans ce pitch de départ déjà vu mille et une fois, et pourtant la narration de Bravely Default contient son lot de surprises fort agréables à vivre. Dans la première partie du jeu, chaque nouvelle contrée que vous visiterez sera en proie à divers problèmes : ceux liés à l'extinction du cristal protecteur du territoire et d'autres liés à la population.
Si vous souhaitez seulement avancer dans l'aventure, il vous faudra uniquement rétablir la puissance des cristaux, les problèmes des bonnes petites gens étant relégués au niveau de quêtes secondaires. Mais attention, ce serait une grave erreur de ne pas accomplir ces dernières, puisque celles ci vous permettent, en plus de gagner de nouvelles classes pour vos personnages (on y reviendra un peu plus tard), d'approfondir vos connaissances de l'univers et bien sûr de combattre des bosses optionnels.
Il sera aussi possible de déclencher des saynètes façon Tales of à des moments clés de l'histoire, afin d'en apprendre plus sur nos quatre héros ou juste pour avoir le droit à de petits dialogues à l'humour bon enfant. Même si tout cela ne fait pas forcément d'étincelles, on est véritablement happé par cet univers enchanteur et une fois le scénario bien rodé, il vous sera très difficile de lâcher la console.
Brave par défaut
Se présentant de prime abord comme un RPG jap' au tour par tour classique, Bravely Default est en fait bien plus complexe que ce dont il a l'air grâce, justement, à ses commandes Brave et Default qui apportent pas mal de stratégie aux affrontements. On va faire simple : à chaque tour, tous les personnages consomment un PT (point de tour) qui se régénèrera en fin de manche. La commande Brave permet contre 1 PT en moins de vous donner un avantage certain au combat puisque vous pourrez effectuer une commande de votre choix en plus dans le même tour (attaque, sort, etc.), tandis que la commande Default laissera votre personnage en défense, vous permettant ainsi de gagner un PT.
Le but du jeu est de gagner un maximum de PT pour pouvoir déclencher Brave sans souci, car si votre nombre de PT est négatif, vous serez incapable de commander votre personnage pendant un certain nombre de tours (par exemple : -2PT = inactif pendant deux tours). Autre composante essentielle du gameplay de BD : les jobs. En plus de prendre de l'expérience à chaque victoire, vous gagnerez des JP (Job Points) qui augmenteront le niveau de votre classe et débloqueront ainsi de nouvelles compétences (actives et passives).
L'originalité de Bravely Default est de pouvoir mixer les compétences de deux jobs comme cela vous chante : par exemple, vous augmentez le job mage blanc jusqu'au niveau 5, mais décidez de changer la classe de votre personnage pour celle de mage noir : eh bien il est possible d'équiper les compétences de mage blanc niveau 5 sur votre mage noir, ce qui fait que vous avez accès aux deux types de magie. Ceci n'est qu'un exemple et les possibilités sont quasi-infinies, le nombre de classes différentes étant assez hallucinant. D'ailleurs la méthode pour les débloquer est elle-aussi assez originale puisqu'elle vous demandera en fait de remplir les scénarios annexes mentionnés en première partie de test. Leur diversité est aussi une des grandes forces de ce système puisqu'à côté des classiques guerriers et autres mages, des jobs bien plus farfelus font leur apparition.
On citera pêle-mêle le Lamesort, le Chronomage ou encore le Marchand, comme autant de nouveaux filons à exploiter pour venir à bout des combats les plus retors. Et il va falloir vous accrocher avec Bravely Default car étant biberonné au RPG à l'ancienne, il risque de donner du fil à retordre aux novices. Même en normal, il n'est pas rare de se retrouver face à un boss un peu plus coriace que la moyenne, synonyme de changement de stratégie pour votre équipe et bien sûr, d'une séance de farm intensif. Le titre dispose en plus de tout un tas d'options visant à régler la difficulté du jeu comme vous l'entendez en influant sur le taux de rencontres aléatoires (il est possible de carrément les supprimer), trois modes : facile, normal et difficile et tout un tas de paramètres de confort qui n'ont l'air de rien comme ça, mais qui font tout de même bien plaisir à l'usage.
L'interface est d'ailleurs un modèle d'ergonomie et de simplicité et au bout d'une demi-heure à peine, tous les menus n'auront plus de secrets pour vous. Cerise sur le gâteau, le jeu s'entête à utiliser toutes les fonctionnalités de la 3DS, car même si Bravely Default est un RPG solo, vous pourrez à certains moments faire appel aux gens de votre liste d'amis ou aux personnes que vous croiserez dans la rue avec Streetpass. Premièrement, il vous sera possible de reconstruire le village de Tiz grâce à cette option, puisque chaque inconnu croisé, ou chaque recherche d'amis effectuée sur le net (une recherche par jour) gonflera le nombre d'habitants dans le village permettant ainsi de construire et d'augmenter le niveau des bâtisses plus rapidement : un bâtiment qui prend une heure à un villageois pour être construit, demandera une demi-heure à deux villageois par exemple.
Tout ceci se fait en tâche de fond de manière constante tant que vous laissez le jeu tourner, ces petites actions ne coûtant donc absolument rien et pouvant rapporter gros puisque chaque marchand de votre village vous offrira des cadeaux à intervalle régulier. Autre emploi des fonctions sociales de la console portable de Nintendo : l'envoi d'attaques et l'invocation d'amis. Lors d'un affrontement, vous aurez la capacité d'enregistrer une action qui sera alors envoyée à tous vos amis, ces derniers pouvant ensuite vous invoquer dans leurs combats et déclencher l'action que vous aurez préalablement enregistrée. Un gameplay aux mille et une facettes et dont certaines n'ont même pas été évoquées ici, tout simplement pour éviter le spoiler et garder le plaisir de la découverte intact. Bravely Default est un jeu au contenu généreux et au gameplay accumulant les bonnes idées, pour une expérience de jeu tout simplement sublime.
Peint à la main
Artistiquement parlant, Bravely Default fait là aussi très fort : un style crayonné absolument magnifique pour les décors, du Super Deformed pour les personnages (ce qui ne plaira pas forcément à tout le monde) mais qui va pourtant à ravir dans cet univers digne d'un conte de fée. La présence d'une carte du monde en bonne et due forme et de véhicules trop souvent absents des J-RPG récents fera sans doute plaisir aux amateurs du genre tandis que la bande sonore se classe directement parmi les meilleures OST de cette année 2013.
Un petit bémol toutefois : l'effet 3D relief qui, en plus de faire mal au crâne au bout de dix minutes, fait saccader le jeu comme un petit fou lors des affrontements un peu trop chargés en effets pyrotechniques. Ceci dit, c'est vraiment pour chercher la petite bête, ce mode étant vraiment très loin d'être indispensable pour ce genre de jeu. En attendant, cela confirme qu'après Final Fantasy : the Four Heroes of Light, les développeurs de chez Silicon sont des gens très talentueux. Vraiment, chapeau !
En conclusion
Avez-vous aimé les premiers Final Fantasy (du 1 au 6) ? Oui ? Alors Bravely Default est tout simplement fait pour vous ! Car en plus de reprendre tous les ingrédients qui ont fait le sel de ces jeux (système de job, les cristaux), le titre de Silicon se permet tout un tas de clins d'oeil à la licence phare de Square-Enix. Un beau cadeau à tous les amateurs de RPG japonais : cette nouvelle IP (dont la suite à d'ores et déjà été annoncée), n'est rien de moins que le digne héritier de la saga FF. Inutile de dire qu'il faut soutenir ce genre de production et se procurer ce petit bijou le plus rapidement possible !
Les plus et les moins | |||
Durée de vie formidable | 3D relief à jeter aux oubliettes | ||
Exploite toutes les fonctionnalités de la 3DS | Character design qui ne plaira pas à tout le monde | ||
Gameplay proche de la perfection | |||
Direction artistique de haute volée | |||
Bravely Default : héritier de Final Fantasy |