Dans Baldur’s Gate 3, même les pires monstres ont une histoire. Derrière l’horreur de certains antagonistes se cachent des passés complexes, parfois tragiques. C’est le cas de Cazador Szarr, un vampire cruel et haï, dont les origines révèlent un parcours aussi douloureux que celui de ses victimes.
Cazador Szarr : un monstre façonné par la douleur
Dans Baldur’s Gate 3, les compagnons comme les antagonistes ne sont jamais de simples archétypes. Et si l’on pense immédiatement à Raphael pour ses numéros flamboyants ou à Orin pour son sadisme brutal, un autre méchant se démarque par la noirceur de son histoire : Cazador Szarr. Tyran absolu et bourreau d’Astarion, il semble incarner la figure du vampire classique, cruel, manipulateur, immortel. Pourtant, derrière ce masque terrifiant se cache un passé de souffrance, et peut-être, un avertissement glaçant.
Le palais de Cazador renferme plusieurs indices sur son histoire, notamment dans son aile ouest, où repose le crâne d’un autre vampire oublié : Vellioth. Ce nom n’est peut-être pas familier au joueur pressé, mais ce vestige s’anime si l’on prend le temps de s'y intéresser. Grâce à quelques jets de sauvegarde de sagesse et à l’aptitude Parler aux morts, il est possible de plonger dans les souvenirs de cet ancien seigneur vampire et mentor cruel de Cazador.
Vellioth n'était pas seulement le maître de Cazador, il était aussi son tortionnaire. Trois leçons brutales ressortent de ses souvenirs : toujours dominer, se méfier et s'isoler des autres, et agir dans l’ombre. Ces enseignements, transmis à travers la douleur et la torture (dont un empalement de onze ans, quand même), ont façonné la cruauté de Cazador. Et c’est cette froideur qu’il reproduira des siècles plus tard avec Astarion.
Baldur’s Gate 3 : quand le mal reproduit le mal
Astarion est l’un des compagnons les plus appréciés du jeu et son arc narratif, centré sur l’émancipation, est souvent vu comme une libération. Mais si le joueur décide de l'aider à achever le rituel à la place de Cazador, une ombre se dessine : il finit par reprendre à son compte les enseignements de Cazador. Une vidéo de la créatrice Oona met en lumière ce glissement subtil : Astarion cite les règles de son ancien maître, impose sa volonté au joueur, reproduisant ce qu’il a subi.
Cazador, de son côté, n’est pas qu’un monstre fou. Si on utilise Communication avec les morts sur lui après sa mort, il confie regretter la vie qu’il a perdue il y a cent ans. Il s’exprime avec moins de haine, presque comme un fantôme de ce qu’il fut autrefois. Sa folie pourrait bien être le résultat d’un siècle d’abus, un destin qu’Astarion touche clairement du doigt s’il choisit l’ascension. On retrouve également dans le grenier du palais de Cazador des écrits d’Amanita Szarr, alias Lady Incognita, ancienne membre de la "famille" Szarr. Elle y liste les anciens seigneurs vampires et ceux qui les ont remplacés, suggérant que cette chaîne de succession sanglante est un cycle sans fin.







