Pendant les années 2000 et le début des années 2010, Bioware incarnait l’excellence du jeu de rôle occidental. Des titres comme Dragon Age: Origins, Mass Effect et Knights of the Old Republic ont façonné l’identité du studio et son image auprès des joueurs.
Mais cet âge d’or semble aujourd’hui révolu. Après un développement de près de dix ans, Dragon Age: Veilguard a peiné à convaincre, aussi bien sur le plan commercial que critique.
La fin d’un âge d’or pour Dragon Age
Dans une récente interview donnée sur la chaîne YouTube MrMattyPlays, Mark Darrah, ancien producteur exécutif de la série, a dressé un constat amer. Il y explique que, pour Electronic Arts, Dragon Age ne possède pas le même potentiel grand public qu’un Mass Effect. L’univers médiéval-fantastique, aussi riche soit-il, est jugé moins vendeur, ce qui a déjà influencé les orientations créatives de la saga depuis Inquisition. Résultat : l’avenir de la franchise paraît plus incertain que jamais.
À cela s’ajoute une frilosité d’EA face à de nouveaux investissements. Les performances de Veilguard semblent avoir refroidi l’éditeur, et les propositions internes pour raviver l’intérêt des joueurs, notamment via des remasters, ont été rejetées.
Bioware, fragilisé par des licenciements et une structure morcelée, ne dispose plus des ressources nécessaires pour porter seul un tel projet.
La piste des remasters : un espoir avorté
Parmi les idées soumises à EA figurait un ambitieux projet baptisé The Champions Trilogy, qui visait à offrir une version remasterisée des trois premiers volets de la saga, sur le modèle de la Mass Effect Legendary Edition. Mais contrairement à la trilogie spatiale, les jeux Dragon Age reposent sur des moteurs graphiques différents, rendant la tâche beaucoup plus complexe et coûteuse.
EA, déjà peu enclin à investir dans des remasters, a balayé la proposition. Pourtant, un tel projet aurait pu non seulement rallumer la flamme des fans, mais aussi tester la viabilité commerciale d’un nouvel opus.
Certains observateurs estiment qu’une approche plus modeste, centrée sur un seul remaster (celui d’Origins, souvent considéré comme le meilleur de la série) aurait été plus réaliste. Avec un lifting graphique soigné et un respect du gameplay d’origine, le jeu pourrait attirer à la fois les nostalgiques et une nouvelle génération de joueurs. Mais là encore, EA ne semble pas pressé de franchir le pas.
Si Dragon Age s’éteint doucement, ce n’est pas uniquement à cause de ses ventes en demi-teinte. C’est aussi une question de priorités. EA semble vouloir concentrer Bioware sur Mass Effect, jugé plus sûr commercialement.
Pour les fans, la situation rappelle celle de nombreuses licences laissées en friche par l’éditeur, comme Alice: Madness Returns. Même si Mark Darrah affirme qu’il reste encore « des jeux à faire » dans l’univers de Thedas, rien n’indique qu’EA soit prêt à investir.








