Baldur’s Gate 3 est souvent cité comme l’exemple ultime du jeu de rôle moderne, où chaque décision compte et où presque toutes les actions des joueurs trouvent une répercussion logique dans le monde. Sorts, objets, dialogues ou simples coups de génie improvisés : le titre de Larian Studios brille par sa cohérence et sa liberté.
Pourtant, au cœur de ce chef-d’œuvre, une quête bien particulière de l’acte 3 détonne tant elle bafoue ces principes.
Une aventure magistrale, mais pas sans faux pas
Depuis sa sortie, Baldur’s Gate 3 a conquis le public par son immense richesse narrative et la possibilité d’aborder chaque situation de multiples manières. Entre les combats stratégiques, la gestion des dialogues et les innombrables solutions magiques ou créatives, le titre de Larian Studios est devenu une référence du jeu de rôle moderne. Chaque choix, chaque sort, chaque objet peut avoir une utilité, même dans des situations inattendues.
Mais au cœur de cette machine quasi parfaite se cache une exception qui fait grincer des dents. Dans l’acte 3, une quête liée à un doppelgänger infiltré dans le camp du joueur brise brutalement cette logique de liberté et de cohérence. Dès l’arrivée à Baldur’s Gate, Gortash avertit l’équipe qu’un imposteur a pris la forme de l’un de ses compagnons, ce qui devrait logiquement déclencher une enquête. Or, c’est précisément là que le bât blesse : enquêter est tout simplement impossible.
Une quête qui ignore les règles du jeu
La frustration vient du fait que Baldur’s Gate 3 met à la disposition des joueurs des dizaines d’outils qui devraient, en toute logique, permettre de percer le mystère. Sorts comme Détection de pensées, potions de lecture des pensées, amulettes magiques, sans parler de la règle élémentaire selon laquelle un doppelgänger reprend son apparence d’origine à la mort : rien de tout cela ne fonctionne ici.
De plus, la cohérence interne du récit est trahie par l’oubli du lien télépathique unissant les héros, qui communiquent en permanence grâce aux parasites illithid. Dans un monde où les pensées et souvenirs sont partagés, débusquer un imposteur devrait être immédiat. Pourtant, la quête ferme la porte à toute tentative de résolution logique.
Un joueur sur Reddit, connu sous le pseudonyme TheHatOnTheCat, a résumé le problème de manière lapidaire :
« Vous êtes averti qu’il y a un imposteur dans votre camp. Oui, tout le monde supposerait que vous devriez essayer de trouver cette personne. Vous n’êtes pas censé le faire, et vous ne pouvez pas le faire du tout. »
Le coup de théâtre est encore plus amer lorsque l’on apprend que, techniquement, le jeu ne décide pas immédiatement de l’identité du traître. Jusqu’à un moment scripté, il n’existe tout simplement aucun doppelgänger dans le camp, rendant toute tentative d’enquête inutile.
Cette révélation a déplu à de nombreux fans, qui y voient un manquement majeur à la promesse de cohérence de Baldur’s Gate 3. En privant les joueurs d’une possibilité d’action dans un contexte où tout incite à agir, Larian crée une dissonance qui brise l’immersion.
Baldur’s Gate 3 demeure une référence incontournable, mais cette mésaventure rappelle qu’aucune œuvre n’est exempte de faux pas. Pour beaucoup, l’affaire du doppelgänger restera comme la seule véritable tache dans un chef-d’œuvre quasi irréprochable.









