L’intelligence artificielle générative divise encore et toujours le monde du jeu vidéo. Certains y voient une menace pour la créativité humaine, d’autres une révolution comparable à l’arrivée des moteurs 3D ou du contenu procédural. Récemment, Meghan Morgan Juinio, ancienne directrice du développement produit de God of War, s’est exprimée publiquement en faveur de cette technologie.
L’IA générative inspire la méfiance mais ouvre aussi des opportunités
Depuis l’émergence de ChatGPT en 2022, l’intelligence artificielle générative s’est invitée dans presque tous les secteurs créatifs et le jeu vidéo ne fait pas exception. Pourtant, l’idée d’utiliser l’IA pour écrire des dialogues, générer des visuels ou même assister la conception d’univers reste profondément clivante dans l’industrie, et beaucoup y voient une menace pour la créativité humaine et l’emploi.
Meghan Morgan Juinio, ancienne figure clé de God of War, fait partie de ces voix qui appellent à une approche pragmatique. Interrogée par IGN durant le Gamescom Asia x Thailand Games Show, elle a déclaré que « les développeurs se sous-estiment s’ils n’adoptent pas l’IA générative ».
Selon elle, il s’agit d’un outil parmi d’autres, capable d’élargir les possibilités des créateurs sans pour autant remplacer leur rôle central. Elle a rappelé que des technologies comme SpeedTree, utilisée depuis plus de vingt ans pour générer automatiquement des arbres et de la végétation, avaient déjà bouleversé la production sans pour autant ôter la dimension artistique des jeux.
Pour Juinio, l’IA générative suit une trajectoire similaire : elle continuera d’évoluer, que les développeurs l’acceptent ou non. Cependant, elle nuance son propos en affirmant qu’aucun algorithme ne pourra jamais égaler « l’âme » d’une œuvre conçue par l’esprit humain.
L'adoption de l'IA générative paraît inévitable
Les propos de l’ancienne responsable de God of War s’inscrivent dans un débat de fond qui traverse toute l’industrie. Tandis que des géants comme Sony et Microsoft testent déjà des outils d’IA générative pour accélérer certaines étapes de production, d’autres acteurs majeurs, dont Nintendo, préfèrent rester prudents, privilégiant la touche artisanale qui fait leur réputation.
Cette polarisation n’empêche pas la curiosité de gagner du terrain. Elon Musk a récemment annoncé son intention de publier, d’ici 2026, un jeu intégralement créé à l’aide d’une IA générative.
Pour Meghan Morgan Juinio, cette révolution ne doit pas effrayer les créateurs, mais les pousser à se redéfinir. Comme le contenu procédural autrefois, l’IA générative pourrait devenir un pilier invisible du développement moderne : un outil discret, mais incontournable, au service de l’imagination humaine.







