Les arlésiennes de ce genre ne sont pas monnaie courante chez Nintendo : d'habitude, le constructeur annonce ses jeux à 6 mois de la sortie. Mais Metroid Prime 4 Beyond a été l'exception qui confirme la règle avec un délai de plus de 8 ans entre son annonce et sa date de sortie. On a enfin pu poser nos mains sur le jeu, au calme, pendant près de 2 heures : voici ce que l'on a pensé.
- Genre : Metroidvania
- Date de sortie : 04 décembre 2025
- Plateforme : Nintendo Switch 2
- Développeur : Retro Studios
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 69,99€
Prime de noël
Il se sera fait attendre le bougre : annoncé à l'E3 2017, Metroid Prime 4 s'apprête enfin à voir le jour ce 4 décembre, comme un joli cadeau de noêl en avance. D'abord développé par Bandai Namco, puis repris en 2019 par le talentueux Retro Studios, qui s'était déjà occupé des 3 premiers jeux, MP4 est un jeu au développement mouvementé, qui lui a valu son prestigieux titre d'arlésienne moderne. De son temps, le premier Metroid Prime redessinait les contours d'un genre que la série avait elle-même créée en 1986, avec un passage à la 3D et une vue à la première personne qui aurait eu 1001 raisons de se vautrer. Mais cela n'a pas été le cas : la transition fut une totale réussite et cela donna naissance à deux excellentes suites ainsi qu'à deux spin-off sympas, mais oubliables.
Toute cette remise en contexte pour dire qu'être enfin en face du produit final pour en parcourir ses premières heures, fait tout de même un petit quelque chose. D'autant que ce quatrième opus démarre sur les chapeaux de roue, avec une attaque de Sylux sur la Fédération Galactique. Ce personnage de Metroid Hunters, aperçu dans plusieurs scènes post-crédits, voue une haine sans limite à Samus Aran, même s'il semble chercher tout autre chose dans la phase d'introduction.
Une intro rythmé, qui mise beaucoup sur le grand spectacle avec une influence Halo-esque qui crève l'écran. On reconnaît tout de même la patte Metroid Prime grâce à son gameplay si particulier, à base de ciblage de l'ennemi, ce qui est pour le moins inhabituel sur un jeu à la première personne. Après avoir repris Samus en mains, la séquence se conclut sur un petit combat de boss "test", qui va se charger de voir si vous avez compris les commandes de base.
A noter que nous avons parcouru cette section en mode portable et franchement, le rendu est assez dingue : du 1080p/60fps même au plus fort de l'action, le tout dans une fidélité graphique inédite pour une production Nintendo. C'en est même assez troublant : alors que la plupart des grosses licences du constructeur misent sur des directions artistiques mignonnes et/ou épurées pour contourner les limitations techniques, voir un rendu "réaliste" réussi à ce point est une première sur Nintendo Switch. En même temps, c'est de Retro Studios dont on parle, une équipe de vétérans, qui s'était déjà fait la main sur la famille Switch avec le sublime remaster du premier Metroid Prime il y a deux ans.
Lamorn dans l'âme
Après ce combat de boss, que certains ont déjà pu expérimenter lors de l'événement lié au lancement de la Nintendo Switch 2, petit saut dans le temps, pour atteindre la toute première région du jeu : la sublime Jungle Furieuse et sa faune récalcitrante. Là encore, une somptueuse entrée en matière, qui ne se fait pas prier pour balancer de la particule et du détail à foison, histoire qu'on comprenne bien qu'on a sauté une génération chez Nintendo.
Pour info, nous avons déroulé le contenu de cette preview en mode qualité, avec du 4K/60fps constant, là où le mode performance propose quant à lui du 1080p/120fps. Et même pour un ayatollah du framerate comme votre humble serviteur, le mode qualité est définitivement la meilleure option pour profiter du jeu : le compromis est idéal, avec un confort visuel intouchable, du moins lors de ces premières heures de jeu.
Pour en revenir au coeur du jeu, la formule de base des Prime reste inchangée dans ce début de partie, même si un nouvel élément d'importance va venir bouleverser les choses très rapidement. Héritage du peuple Lamorn qui peuplait jadis ces terres, de mystérieux pouvoirs psychiques vont imprégner l'armure d'Aran pour lui accorder de nouveaux outils qui lui seront très utiles pour venir à bout des énigmes et des boss croisés lors de l'exploration de Viewros.
On a pu faire joujou avec principalement deux d'entre eux : le gant psychique, pour manipuler les mécanismes Lamorn et le tir chargé psychique, avec ses projectiles à contrôler soi-même pour toucher jusqu'à 3 cibles distinctes et enfin les bombes psychiques. Toutes les énigmes ou presque vont tourner autour de l'exploitation de l'arsenal et des compétences de l'héroïne et en une heure et demie à peine, on sent déjà que MP4 en a beaucoup sous la pédale.
Les bonnes idées fusent, avec rythme et des séquences variées, malgré la linéarité du level design de cette première zone, intro oblige. Le boss de fin de session demandait évidemment d'exploiter l'une des nouvelles armes : l'énorme plante Carvex sortait 3 tentacules qu'il fallait d'abord affaiblir avec des tirs normaux, avant de les détruire "d'un seul coup" au tir chargé psychique, afin d'atteindre le véritable point faible. Un affrontement bien cool et qui laisse augurer des gardiens de qualité pour la suite de la nouvelle épopée de Samus. On sort donc de cette preview convaincu, rassuré sur le potentiel du jeu, même si quelques interrogations demeurent et notamment sur le level design, évidemment très "basique", sur ce tout petit échantillon d'une aventure que l'on pressent dantesque.













