Le problème avec les jeux ne se déroulant pas dans un ordre chronologique est que cela a tendance à créer des incohérences scénaristiques, ou au moins des trous dans l'histoire et les propos des personnages. Les joueurs de Red Dead Redemption 2 qui s'attaquent ensuite au premier titre de la licence ont dû s'en rendre compte. Cela a poussé certains joueurs à demander un remake de Red Dead Redemption qui rétablirait le véritable lien entre les deux titres. Dans tous les cas, l'élément le plus étrange dans Red Dead Redemption est l'absence de traces d'Arthur Morgan.
Arthur Morgan : Une absence surprenante
C'est ce qui pose un problème aux fans : dans le jeu original, le nom d’Arthur Morgan, pourtant central dans RDR2 n’est jamais mentionné dans l’histoire de John Marston. Cela paraît étrange, étant donné qu’Arthur, ancien membre de la bande Van der Linde, avait aidé Marston et sa famille à s’échapper, et que leur lien est essentiel à la trame du préquel.
Dans RDR, John semble avoir refoulé ce passé (comme un mécanisme de survie), et éviter de parler de ses anciennes alliances et trahisons. Malgré tout, cet oubli peut paraître artificiel, voire frustrant, pour quiconque a joué à RDR2.
À la lumière des événements de RDR2, comme la chute de la bande, la maladie d’Arthur, et son sacrifice, l’absence de toute mention dans RDR apparaît aujourd’hui comme une erreur narrative. Arthur est celui qui a permis à John, Abigail et leur fils de s’en sortir, et pourtant, dans RDR, c’est comme s’il n’avait jamais existé.
Certains éléments du jeu original (comme des allusions à l’ancien gang, des journaux ou des personnages secondaires) pourraient avoir été des clins d’œil discrets… mais rien de concret ne lie John à Arthur.
Liste des références possibles à Arthur Morgan dans Red Dead Redemption
Les fans et différentes sources ont établi une liste des éléments possiblement liés à Arthur dans le premier jeu. Elles sont indirectes dans le meilleur des cas et on ne peut percevoir Arthur dans ces dernières que rétrospectivement, après avoir joué au second titre.
- Les allusions à « l’ancienne bande » : Même sans mentionner Arthur, le premier jeu contient plusieurs lignes où John évoque son passé parmi les Van der Linde. Il parle d’un groupe violent, instable, qu’il veut oublier. Ce silence peut être vu comme une référence indirecte : Arthur est précisément l’une des blessures qu’il tente d’ignorer.
- Les dialogues avec Dutch : Dans RDR, Dutch exprime un mélange de nostalgie et de regrets. Certaines phrases prennent une dimension totalement différente après RDR2. Quand Dutch dit avoir perdu « trop de bons hommes », ou qu’il évoque ce qu’il a « sacrifié », il est facile de lire Arthur entre les lignes.
- Les discussions avec Javier et Bill : Ces deux anciens membres du gang ont connu Arthur pendant des années. Pourtant, ni l’un ni l’autre ne prononcent son nom. L’absence devient, en soi, une référence silencieuse : leur malaise colle parfaitement avec la fin tragique d’Arthur et l’effondrement de la bande.
- Les objets et lieux liés à la bande Van der Linde : Dans RDR, plusieurs zones marquées par l’ancien gang existent toujours, comme Hanging Rock, les campements abandonnés et les planques utilisées par le passé. Même si Arthur n’est jamais cité, RDR2 établit qu’il a vécu, dormi ou combattu dans ces mêmes lieux. On peut donc considérer ces endroits comme des traces environnementales de sa présence.
- Le journal de John Marston : Dans RDR, John tient un journal (moins développé que dans RDR2). Il y décrit la douleur laissée par son passé et l’influence toxique de l'ancien gang, sans entrer dans les détails. Après RDR2, cette pudeur peut être interprétée comme un refus explicite de parler d’Arthur, le plus humain d’entre eux.
- L’attitude de Marston envers la bande : Tout au long du jeu, John affiche une profonde rancœur, mêlée de culpabilité. Dans RDR2, Arthur meurt en aidant John à fuir et à sauver sa famille. Voir Marston agir avec ce mélange de honte et de détermination dans RDR donne l'impression d’un hommage implicite à Arthur, un poids qu’il porte sans jamais l’avouer.
- Les discussions avec Bonnie MacFarlane : John souligne plusieurs fois qu’il n’a pas eu beaucoup « d’amis dignes de ce nom » dans sa vie.
Là encore, une lecture rétroactive permet d’y voir l’ombre d’Arthur, qui est l’un des rares personnages à s’être réellement soucié de lui. - La thématique de la rédemption : Dans le premier RDR, tout l’arc narratif de John est guidé par une dette morale envers ceux qui lui ont donné une seconde chance. Après RDR2, cette dette prend un tout autre sens : elle inclut clairement Arthur Morgan. Même sans son nom, Arthur est présent dans le moteur émotionnel du personnage.
Ce qu’un remake pourrait apporter
Si un remake de RDR voit le jour, il constituerait l’opportunité d’insérer des références plus directes à Arthur Morgan dans le monde ouvert de RDR : peut-être des lettres, des journaux, des notes, des objets ou des lieux « revisités » ainsi que des éléments nostalgiques venant rappeler son existence et son importance. Un tel lien narratif rendrait l’univers plus cohérent, en donnant du poids à l’héritage d’Arthur, tout en livrant une forme d’hommage discret, mais sensible dans le contexte de RDR. Pour les fans de l’univers, cela offrirait une meilleure continuité narrative, un pont entre les deux jeux, et surtout un bel hommage au personnage tragique et marquant qu’est Arthur.







