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Test ReMatch : Je déteste le football, mais c'est le jeu dont j'ai toujours rêvé sans même le savoir

Test ReMatch : Je déteste le football, mais c'est le jeu dont j'ai toujours rêvé sans même le savoir
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3 ans après avoir maîtrisé l’art de distribuer des mandales avec SIFU, le studio français Sloclap revient dans un tout autre genre grâce à Rematch. Peuvent-ils concurrencer EA Sports FC 25 (Fifa) et Rocket League tout en attirant un public habitué à frapper leurs adversaires ? Réponse dans ce test.

Test ReMatch : Je déteste le football, mais c'est le jeu dont j'ai toujours rêvé sans même le savoir
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En février 2022, le studio de développement français Sloclap a clairement réussi un tour de force en sortant SIFU. En s’inspirant à la fois des meilleurs films de kung-fu tout en puisant dans les éléments roguelites des jeux à la mode, ils avaient alors réussi à créer quelque chose d’original et de diablement satisfaisant à jouer, tout en misant sur une difficulté salée. Trois ans plus tard, alors qu’on ne les aurait pas du tout attendus sur ce terrain, les voilà de retour avec Rematch, qui n’est autre qu’un jeu de football. Certains le décrivent comme un “Rocket League sans les voitures”, d’autres l’appellent déjà FIFU, mais après quelques périodes de bêta, il est enfin temps de découvrir ce que ce Rematch a dans les crampons.

  • Genre : Sport (Football)
  • Date de sortie : 19 juin 2025 (16 juin 2025 en accès anticipé)
  • Plateformes : PC, PlayStation 5, Xbox Series
  • Développeur : Sloclap
  • Éditeur : Kepler Interactive
  • Prix : 24,99€
REMATCH

Rematch est-il plus proche de Fifa ou de Rocket League ?

Comme SIFU réinventait déjà le beat’em up et le roguelite grâce à une approche originale, Rematch montre très rapidement qu’il n’est comme aucun autre jeu avant lui. En voyant que l’on contrôle des joueurs de football qui courent après une balle sur un gazon avant de l’envoyer dans des cages gardées, on serait alors vite tenté de dire qu’il s’agit d’un énième jeu de football comme Fifa (ou EA Sports FC pour les moins de 25 ans). Mais la comparaison s’arrête en fait là pour cette partie du jeu, et Dieu merci sinon je n’aurais jamais voulu y toucher.

Car, vous vous en rendrez vite compte grâce à mes références à moitié hasardeuses et à mon savoir limité sur le sujet, je n’ai jamais été un amateur de football. Je ne saurais pas vous citer plus de deux ou trois noms de joueurs français ou internationaux, je n’ai jamais touché à un jeu vidéo de football en dehors de Mario Strikers et Sega Soccer Slam (les vrais savent), et pire, je ne connais aucune règle de ce jeu maudit qui ne m’a laissé pour seuls souvenirs que des ballons reçus en pleine figure dans la cour de récréation. Pourtant, croyez-le ou non, j’étais très curieux de ce Rematch depuis les premières vidéos d’annonces. Et après y avoir joué plus d’une dizaine d’heures, je peux désormais assurer qu’il pourra ravir à la fois les amateurs de football et ceux qui, comme moi, ne comprennent toujours pas pourquoi on reçoit un carton rouge quand on fait une double fracture du tibia à son adversaire. Mais pour ça, il faut l’aborder comme ce qu’il est, et pas comme ce qu’il n’est pas.

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Rematch est donc un jeu de football qui s’affranchit de toutes les règles du football à l’exception des plus essentielles. A l’instar d’un Mario Strikers, les parties se déroulent sur un terrain enfermé entre quatre murs (transparents), ce qui élimine toute notion de hors-jeu. Les deux seuls vrais rôles sont “attaquant” et “gardien de but”, et le seul objectif est de récupérer la balle et de l’envoyer dans les cages adverses. Pas de carton jaune ou de carton rouge, les tacles sont autorisés, bref : tout est simplissime à première vue. En revanche, à l’inverse d’un Mario Strikers, il n’est pas pour autant question dans Rematch d’anéantir ses adversaires à grands coups d’objets dévastateurs ou de coups surpuissants. D’ailleurs, à l’inverse également de Fifa, il n’y a aucune statistique particulière associée aux joueurs. La seule chose qui compte dans Rematch, c’est la capacité du joueur à bien contrôler son personnage, à garder son ballon, à jouer en équipe et à bien viser. Bref, plus qu’un jeu de football, Rematch est un jeu qui met en avant le skill pur et dur et la connaissance de jeu. Et en ça, il se rapproche beaucoup plus de League of Legends, Valorant, ou bien sûr de Rocket League.

Dans Rematch, les parties sont beaucoup plus condensées que dans un match de football. Le terrain est plus petit, les parties se déroulent en 3v3, 4v4 ou 5v5, et les matchs ne durent que 6 minutes en moyenne (plus s’il y a prolongations, moins si une équipe mène de 4 buts d’avance). Et dans ce court laps de temps, il faudra réussir à faire tout ce que vous pourrez pour marquer un maximum de buts. Et ce défi pourra vite être beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît pour la simple et bonne raison que, contrairement à Fifa et Mario Strikers, vous ne contrôlez pas toute une équipe contre une autre en vue du dessus, mais un seul joueur en vue à la troisième personne, au plus près du terrain. Et finalement, c’est précisément ça qui fait de Rematch un jeu de football unique en son genre.

REMATCH

En jouant quelques minutes à Rematch, on se demande presque pourquoi on a dû subir les mêmes jeux de foot d’année en année alors que l’alternative semblait si évidente. Fini de jouer comme si on regardait un match à la télé, il est question ici de vivre l’expérience du joueur de football dans toute sa technicité. Pour réussir à bien jouer, il va falloir apprendre à se déplacer correctement, à garder le ballon, à éviter les adversaires, à dribbler, à récupérer la balle, à viser, à gérer sa puissance, son endurance, etc. Et croyez-moi, ça fait beaucoup de choses à comprendre et à reproduire avec ses dix doigts, manette en main. Heureusement, Rematch propose plusieurs tutoriels thématiques très bien fichus ainsi que des exercices pour les mettre en pratique, et je ne saurais que trop vous conseiller de les faire avec sérieux, voire d’y revenir régulièrement.

En plus de ces tutoriels, il est également très simple d’accéder à un terrain de football vide de tout joueur pour simplement s’entraîner à se déplacer, tirer et faire quelques figures. On peut d’ailleurs le faire en attendant de trouver la prochaine partie, ce qui rend le temps d’attente proactif. J’aurais cependant aimé que ce terrain vide soit facilement accessible à tous les membres du groupe quand on joue avec plusieurs amis sans devoir passer par une partie privée, mais ce manque n’est qu’un détail face à un autre beaucoup plus grand et un peu lié : Rematch est vraiment conçu comme un jeu uniquement jouable en multijoueur en ligne.

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Si vous aimez Fifa (ou Mario Strikers d’ailleurs) pour les parties endiablées que vous pouvez avoir avec vos amis sur un canapé en soirée, après l’école ou après le travail, vous ne pourrez donc pas retrouver le même effet dans Rematch. Certes, il est possible de jouer avec des amis en multijoueur (et l’expérience est d’autant plus grisante), mais uniquement en utilisant chacun sa machine. D’ailleurs, vous ne pourrez pas non plus jouer seul ou ensemble contre l’ordinateur pour vous entraîner. Les matchs se font en joueur contre joueur, et c’est tout. Et même si ce n’est pas surprenant quand on vient d’autres jeux compétitifs comme Rocket League ou League of Legends, c’est tout de même très décevant dans un jeu aussi convivial que le football, et plus particulièrement dans un jeu qui demande autant d’entraînement.

Second poteau bavard

Vous l’aurez compris, Rematch est essentiellement un jeu multijoueur dans lequel on ne contrôle qu’un seul personnage sur les 3, 4 ou 5 qui constituent votre équipe. Heureusement, vous n’aurez tout de même pas à vous battre pour savoir qui est le gardien de but, qui est attaquant et qui est défenseur, puisque tout se fait de façon simplissime. Au début de chaque séquence de jeu (autrement dit : au début de la partie et après chaque but), la position initiale de votre personnage est directement attribuée par le jeu. Vous ne voulez pas rester gardien de but ? Sortez des cages. Votre personnage retirera simplement ses gants et deviendra un attaquant, et les cages seront vides. Un autre joueur pourra alors courir vers elles, et dès qu’il rentrera dans la surface, il enfilera automatiquement les gants. Cette fonctionnalité est d’ailleurs la même pour tous les rôles, il faudra donc simplement se déplacer où vous voudrez être pour prendre le rôle que vous voudrez. Mais en jouant un petit peu, vous vous rendrez vite compte que vous aurez tout intérêt à être partout où on a besoin de vous.

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Car qui dit jeu multijoueur dit forcément un peu de chaos dans la partie. Contrairement à Fifa ou Mario Strikers, vous ne pouvez pas contrôler vos coéquipiers et vous devrez forcément jouer avec eux, qu’ils fassent ce à quoi vous vous attendez ou non. Cela veut donc dire qu’il faut s’attendre à ce que des gardiens quittent soudainement leur poste, à ce que des joueurs débutants se prennent pour des Maradona et cherchent à traverser le terrain et marquer tout seuls alors que vous étiez libre et bien placé pour un tir efficace, voire même à ce que des joueurs décident que la partie est perdue d’avance et cherchent à y mettre un terme rapidement en tirant contre votre propre camp. Et s’il y a bien un autre défaut sur Rematch à ce propos, c’est bien l’absence de moyens de dénoncer ce genre de comportements. Au moment de la sortie du jeu, il n’y a aucun système de signalement comme il peut y en avoir dans la quasi-totalité des autres jeux multijoueur, et c’est un vrai problème quand on tombe sur des personnes particulièrement détestables voire insultantes, surtout en parties classées. Croyez-en le joueur de League of Legends que je suis.

Fort heureusement, la grande majeure partie des sessions de Rematch se font dans la joie, la bonne humeur et la bienveillance. C’est peut-être parce que le jeu vient de sortir ou tout simplement parce que j’ai eu de la chance, mais je n’ai eu droit qu’à très peu de gens désagréables pour le moment. Au contraire, il est même très facile de communiquer avec ses alliés et donc de s’organiser pour mener à la victoire grâce à des outils très simples d’utilisation. Si les plus bavards pourront s’essayer au chat vocal à condition de parler anglais, vous pouvez également signaler votre position à celui qui occupe le ballon d’une simple pression de touche. Ce faisant, un trait bleu uniquement visible par vous et votre allié se matérialise entre les deux personnages, ce qui aide grandement à voir les opportunités de passes dans un jeu où le point de vue est beaucoup moins permissif que quand on juge les joueurs professionnels à la télé.

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De plus, il est également possible de dire “bien joué”, “pardon”, “merci” ou de faire un cri d’encouragement grâce à une roue d’émotes accessible sur les croix directionnelles de la manette. Alors bien sûr, il arrive que certains joueurs en abusent de la mauvaise façon en disant “merci” à répétition quand le gardien de but à le malheur de rater un arrêt, mais la plupart du temps, il est très agréable d’entendre les cris d’encouragement et les “bien joué” quand une bonne action est réalisée. Entre ça et les appels de balle quand une opportunité de passe se libère, Rematch devient rapidement très bavard et nous fait oublier que l’on joue seul chez soi. La petite escouade éphémère qui forme votre équipe pendant 6 minutes devient immédiatement la chose la plus importante à vos yeux, et le Ted Lasso qui sommeille en vous s’éveille instantanément pour la mener à la victoire.

Football is life !

Jusqu’à présent, j’ai surtout présenté le principe de Rematch en détail, et j’ai surtout établi qu’il était plus proche de Rocket League que de Fifa. Si vous pouvez donc commencer à comprendre pourquoi quelqu’un comme moi a réussi à s’amuser sur le nouveau jeu de Sloclap, il reste encore à prouver pourquoi je pense que les amateurs authentiques de football pourront également prendre leur pied face à cette alternative aux jeux auxquels ils ont joué des centaines d’heures depuis leur plus tendre enfance. Et la réponse est toute simple : jouer à Rematch est un shot de fun instantané qui parvient immédiatement à vous mettre dans la peau d’un joueur professionnel de football, sans les défauts.

REMATCH

Puisque la caméra est au plus proche du terrain et qu’il est essentiel de savoir bien contrôler son joueur et le ballon, Rematch est évidemment un jeu technique, précis et difficile. Et comme tous les jeux techniques, précis et difficiles, il est absolument grisant de réussir à matérialiser en jeu ce que l’on imagine dans sa tête. Après quelques minutes en entraînement, vous finirez vite par savoir dribbler et faire passer le ballon au dessus de la tête de vos adversaires pour le récupérer un mètre plus loin, continuer à traverser le terrain, esquiver un autre joueur qui vient vous tacler, tirer sur le ballon de toutes vos forces pour le faire rebondir sur le mur juste au-dessus des cages, puis le récupérer à la volée et tirer cette fois-ci en plein dans le coin opposé au gardien pour marquer le plus beau but de votre vie. Et si vous ne retirez pas votre T-shirt en criant et en courant dans toute la salle quand vous y arriverez, je ne sais plus quoi faire pour vous.

Car oui, même moi qui suis habituellement un joueur très silencieux qui reste de marbre même en faisant un pentakill sur League of Legends (à moins à la limite de jouer avec des amis au micro), je me suis surpris à lâcher allègrement des “Oui !!”, des “Joli !!”, ou même des “Mais qu’est-ce qu’il fait lui ??” tel mon père devant la coupe du monde de n’importe quelle année. Même s’il manque cruellement de mode multijoueur local, Rematch reste donc un jeu particulièrement convivial et prenant qui encapsule très bien ce qui fait du football un jeu aussi populaire, même en jetant à la poubelle 90% de ses règles. Finalement, il ne m’aura fallu que quelques minutes sur Rematch pour que je ne me mette à scander “Football is life !” autour de moi tel Dani Rojas alors que j’ai toujours détesté ce sport.

Ted Lasso - REMATCH
Ted Lasso
Apple TV+

Jouer à Rematch, c’est un peu vivre une aventure de Ted Lasso, Galactik Football, Blue Lock, Shaolin Soccer et Olive et Tom à la fois. Les Jamie Tartt en herbe qui se croient au-dessus de tout le monde et pensent pouvoir jouer tout seul se font vite humilier par des adversaires qui ont mieux compris la méthode Richmond, et il devient rapidement essentiel de passer la balle à quiconque est un peu isolé pour déstabiliser l’adversaire et exploiter des erreurs. Avec des actions courtes et intenses, une partie de Rematch n’est jamais terminée avant la fin, et on entend souvent le coach Lasso taper sur la pancarte “Believe” au-dessus de son bureau. Je ne compte plus le nombre de matchs qui ont commencé en 2-0 contre mon équipe qu’on a fini par remonter, et je ne parle même pas de cette superbe partie où mon coéquipier a réussi à marquer un but égalisateur littéralement à la dernière seconde de match, ce qui nous a ensuite permis de marquer un dernier but une minute plus tard pour remporter la partie. Que ce soit en partie rapide ou en partie classée, chaque match prend rapidement une importance capitale, et c’est tout bonnement fantastique à vivre.

Par ailleurs, jouer le rôle de gardien de but ou de simple milieu de terrain est tout aussi gratifiant que de jouer celui d’attaquant. Le gardien de but peut sauter assez haut et loin, et il est relativement facile de rattraper le ballon tant ses mains semblent magnétiques. Cela permet à la fois de se sentir utile en tant que gardien, et de rendre le jeu d’équipe (et donc les passes décisives) absolument capital. En effet, pour marquer, il est par conséquent primordial de perturber le gardien adverse et ses défenseurs en jouant à la fois avec ses alliés et avec les murs pour rendre votre prochain coup imprévisible. Et pour comprendre ça, il n’y a pas meilleure solution que de jouer soi-même le rôle de gardien. Bref, Rematch pousse les joueurs à diversifier leurs rôles de plusieurs façons différentes pour bien comprendre les subtilités du jeu, et c’est une excellente chose. Bien sûr, on imagine bien que les meilleures équipes finiront par avoir des joueurs spécialisés, mais il est agréable de voir qu’il n’est pas nécessaire de se spécialiser tout de suite.

Ted Lasso - REMATCH
Ted Lasso
Apple TV+

Les Diables Rouges s’habillent en Prada

Avant de passer aux défauts les plus gênants de Rematch (car il y en a), je voulais aussi revenir sur un élément qui m’a beaucoup surpris à propos du nouveau titre de Sloclap : sa personnalisation. Dans les jeux de football, on est généralement habitué à devoir constituer sa propre équipe avec un maximum de joueurs légendaires bien connus de tous (sauf de moi, de toute évidence). Mais dans Rematch, comme je l’ai déjà mentionné à plusieurs reprises, vous ne jouez qu’un seul joueur. A ce titre, vous pourrez donc le personnaliser à souhait, et il se trouve que les options sont assez permissives et nombreuses. Qu’on se le dise, on ne parle pas non plus d’un créateur de personnage ultra poussé comme dans Les Sims ou Dragon’s Dogma II, et vous n’aurez par exemple le choix qu’entre 9 types de corps, tous athlétiques (bien que proportionnés différemment). Mais il reste tout à fait possible de créer un personnage qui vous plaise, ou au contraire d’en faire un complètement ridicule.

La première chose qui fait plaisir en créant son personnage, c’est qu’il est possible de jouer un homme, une femme ou tout ce qui se trouve au milieu sans le moindre problème. Puisqu’il n’y a pas de statistiques, tous les personnages se valent et les matchs sont donc mixtes, ce qui apporte un vrai vent de fraîcheur dans une pratique beaucoup trop masculine et hétéronormée. J’ai personnellement fait un personnage masculin assez standard parce que je n’ai visiblement aucune imagination, mais j’ai pu tomber sur des joueuses très stylées et sur des personnages ridiculement drôles, sans que ça ne vienne perturber le jeu pour autant. Notez que les vrais fans de football pourront même s’adonner à créer des coupes de cheveux typiques des joueurs professionnels grâce à des teintes différentes pour la base, les mèches et les pointes des cheveux. D’ailleurs, sachez qu’il est possible de sauvegarder plusieurs personnages et de les changer rapidement, selon votre humeur.

REMATCH
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Bien sûr, le gros de la personnalisation ne se fait pas uniquement autour des attributs naturels des personnages. Il est également possible de changer leurs habits, leurs chaussures, leurs accessoires, de les maquiller, etc. Bref, il est vraiment assez facile de créer un personnage original qu’on aime jouer, et c’est un vrai point positif inattendu pour un jeu pareil. Mais en plus de tout ce qui touche à votre personnage, vous pourrez également changer l’aspect du terrain de foot pour jouer dans la jungle, dans le désert, dans l’espace, le tout sans rien changer au gameplay. Et comme la quasi-totalité des jeux qui proposent ce genre de cosmétiques aujourd’hui, Rematch dispose bien sûr d’une boutique en argent réel.

Alors pas de panique, tout ce que vous pourrez acheter avec de l’argent réel ne changera rien au gameplay, et on sait que ça restera comme ça pour toujours puisqu’il n’y a de toute façon pas de statistiques dans le jeu. De plus, même si certains objets sont uniquement disponibles avec de l’argent réel (comme le skin qui permet de jouer Ronaldinho par exemple ou les différents objets exclusifs à la version payante du Battle Pass), beaucoup d’autres peuvent être débloqués avec une autre monnaie virtuelle qui, elle, se gagne simplement en jouant. A titre d’exemple, j’ai pu débloquer un terrain de football qui coûterait 10€ en argent réel gratuitement en jouant une petite dizaine d’heures.

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Personnellement, sachant que le jeu ne coûte que 25€, je ne suis pas particulièrement choqué par la présence de micro-transactions de la sorte. En revanche, j’aurais aimé qu’il y ait davantage de façons un peu plus ludiques de débloquer les objets gratuits que de simplement passer par une ressource obtenue en montant de niveaux. J’aurais par exemple apprécié débloquer des titres ou des vêtements en réalisant des défis particuliers, ce qui aurait pu me permettre à la fois de mettre en avant mon style et mon skill. Mais finalement, l’absence de défis (en dehors des terrains d’entraînement) ne fait que s’ajouter à l’un des plus gros défauts de Rematch : son manque de finitions.

Pas ça, Rematch, pas aujourd’hui, pas après tout ce que tu as fait…

Quand j’ai commencé ma toute première partie sur Rematch, autant dire que j’ai eu un peu peur. En effet, j’ai été accueilli en rejoignant une partie déjà en cours, et surtout en ne pouvant absolument rien faire d’autre que regarder mon joueur. A cause d’un méchant bug, je ne pouvais ni me déplacer, ni bouger la caméra, ni même mettre le jeu en pause ou le quitter. J’ai donc dû patiemment attendre 6 minutes que la partie se termine (et croyez-le ou non, on a gagné). Fort heureusement, je n’ai jamais eu ce bug une deuxième fois, et en fouillant un peu sur les réseaux sociaux, je n’ai pas vu le moindre autre joueur en témoigner. En revanche, nous sommes nombreux à penser une chose : Rematch ne semble pas encore tout à fait prêt à l’heure de sa sortie, du moins pour les joueurs les plus sérieux.

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Qu’on se le dise : si je choisis d’aborder ce point en fin de test et après avoir largement encensé le jeu, c’est parce que je pense très sincèrement qu’il n’est pas si gênant si vous ne jouez pas de façon ultra sérieuse dans le but d’atteindre les meilleurs rangs des parties classées, et que je suis convaincu qu’il finira par être résolu par les développeurs. Mais dans les faits, Rematch subit actuellement quelques bugs, notamment à cause de ses serveurs.

Il n’est pas si rare au cours d’une partie de voir des joueurs se téléporter sur le ballon alors qu’on les croyait au moins un ou deux mètres plus loin, ou que le ballon fasse quelques bizarreries quand deux ou trois joueurs tapent dedans en même temps. De plus, même si je ne l’ai jamais vu moi-même, j’ai pu lire quelques témoignages de joueurs qui ont vu le ballon littéralement traverser le gardien de but, d’un côté comme de l’autre. Il est évident que ces bugs relèvent davantage de problèmes de serveur et de netcode que de bâclage de la part des développeurs, mais il n’empêche qu’ils peuvent rapidement entacher une partie si vous êtes du genre à prendre les choses à cœur. Heureusement, même s’ils ne sont pas rares, ils ne sont pas non plus systématiques. De plus, je maintiens que le jeu reste incroyablement agréable à jouer, même en présence de ces bugs. Mais il serait malhonnête de ne pas les mentionner tant ils sont présents. D’ailleurs, on ne les aurait pas pardonnés à des jeux de sport classiques comme EA Sports FC ou NBA2K, il n’y a donc pas de raison de les pardonner ici.

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De plus, de façon générale, si Rematch profite d’un gameplay jouissif qui mettra certainement tout le monde d’accord, il fait également état d’un manque sérieux de finitions au niveau de l’interface utilisateur et de tout l’enrobage du jeu. Si la direction artistique est clairement convaincante notamment grâce au design des terrains et des personnages, le tout manque un peu de charme et donne un peu une légère impression de free to play alors qu’il coûte 25€ à l’achat.

Beaucoup de concepts ne sont d’ailleurs pas ou pas bien expliqués. Par exemple, on a du mal à comprendre immédiatement comment on peut gagner des ressources ou pourquoi la barre d’expérience du Battle Pass est différente de l’expérience globale. A ce jour, je ne sais toujours pas comment on peut débloquer les titres que l’on peut voir verrouillés d’un cadenas dans les options de personnalisation, ni à quoi sert le rôle du capitaine, ni précisément comment le choix du terrain est déterminé. Le tableau des scores qui détaille les performances de tout le monde arrive très tard en fin de partie, ce qui nous laisse à peine le temps de le consulter avant de revenir dans le menu principal. Il n’y a pas d’historique de parties, d’explication des rangs en partie classée, bref, si vous avez déjà joué à des jeux compétitifs, vous remarquerez vite qu’il manque quelques outils indispensables.

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Une des fonctionnalités manquantes les plus incompréhensibles est d’ailleurs le fait qu’il n’est pas possible de proposer à ses coéquipiers auparavant inconnus de se regrouper pour une nouvelle partie une fois le match terminé, dans les cas où on les aurait particulièrement appréciés. Un comble pour un jeu qui s’appelle Rematch. Dommage également de ne pas pouvoir soi-même voter pour les joueurs que l’on estime être les “MVP” du match et de s’en remettre à un score plus impersonnel.

Mais avec le manque de multijoueur local et de finitions, le point négatif le plus gênant est certainement l’absence de crossplay au lancement. Certes, les développeurs ont promis qu’il s’agissait de leur priorité absolue pour la suite, mais déjà qu’il n’est pas possible de jouer avec ses amis dans la même pièce, ne pas pouvoir jouer avec un ami qui ne joue pas sur la même machine que nous est clairement le clou qui vient fermer le cercueil de la camaraderie. Notez d’ailleurs que cette absence de crossplay concerne aussi les joueurs PC qui voudraient jouer entre eux sur Steam et sur le Game Pass.

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Que vous soyez un grand fan de football ou que vous détestiez ce sport, si vous aimez les jeux en équipe où le skill individuel est aussi important que la connaissance de jeu et la confiance en ses partenaires, il y a de fortes chances pour que vous passiez un très bon moment sur Rematch. En faisant un véritable concentré de tout ce qui fait du football un jeu populaire et convivial, et en changeant le point de vue zénithal pour une approche beaucoup plus immersive, Sloclap a encore une fois réussi à révolutionner un genre pourtant bien en place depuis des années. Rematch est un shot de fun instantané qui pourra surprendre n’importe quel sceptique et qui vous fera immédiatement vous prendre pour un joueur professionnel, mais qui n’hésitera pas non plus à vous rappeler toutes les deux minutes qu’il vous manque de l’entraînement. Mais s’il est absolument grisant de jouer à Rematch, ce plaisir reste entaché par un manque de finitions assez flagrant, par l’absence de multijoueur local et par des problèmes de serveurs que l’on espère voir disparaître rapidement.

Enfin une alternative intéressante aux jeux de football
L’impression immédiate d’être propulsé dans Galactik Football ou Blue Lock
La technicité et l’exigence du gameplay, tout en simplifiant les règles
La personnalisation étonnamment poussée et inclusive
La simplicité du changement des rôles en cours de partie
Une direction artistique simple mais efficace
L’absence de multijoueur local ou de parties avec/contre l’IA
L’absence de crossplay à la sortie
Un gros manque de finitions sur certains aspects secondaires
Les problèmes de serveurs et les bugs
Une façon peu amusante de débloquer les cosmétiques
L'impossibilité de signaler les joueurs désagréables et insultants
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Kevin Hirigoyen

Joueur depuis 1998, je préfère 100 fois un bon jeu couloir bien rythmé à un open-world fainéant qui ruine toute tension scénaristique. Je vous ai déjà parlé de Life is Strange ?

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13:31 Test ReMatch : Je déteste le football, mais c'est le jeu dont j'ai toujours rêvé sans même le savoir
17:32 Rematch : C'est le jeu video qui fait un carton en ce moment en révolutionnant le football et on vous explique pourquoi !

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