Quand vous avez lancé The Legend of Zelda : Breath of the Wild pour la première fois sur votre Nintendo Switch il y a huit ans, vous avez forcément été impressionné par la qualité du jeu. Il faut dire que Nintendo avait réussi à faire un RPG totalement révolutionnaire grâce à des concepts pourtant simples : recentrer l’expérience sur l’exploration, la liberté et la découverte. Encore aujourd’hui, certaines de ses mécaniques se retrouvent chez la concurrence de façon plus ou moins réussie. Mais il y en a une que l’on ne retrouve malheureusement pas assez dans d’autres RPG alors qu’elle fait partie des meilleures…
Pourquoi cette fonctionnalité de Zelda BotW est absolument révolutionnaire
Même si vous faites partie des joueurs qui disent encore aujourd’hui que Breath of the Wild est “un très bon jeu mais un mauvais Zelda” (bande de fous), personne ne peut nier à quel point le jeu de 2017 a littéralement révolutionné l’industrie et surtout les jeux en monde ouvert. A une époque où de plus en plus de jeux de ce genre se contentaient de bourrer leurs cartes de points d’intérêts indiqués sur la boussole pour s’assurer que le joueur n’était jamais perdu, Nintendo faisait le choix d’épurer le tout et de recentrer les choses autour de l’exploration, de la liberté et de la découverte. Ainsi, plutôt que de simplement cocher des objectifs à faire à la chaîne, le joueur était invité à trouver lui-même les points d’intérêts cachés çà et là dans le royaume d’Hyrule, et chaque session se transformait en une véritable aventure différente de celle du voisin.
Pour arriver à ce sentiment de liberté totale et d’exploration infinie, Nintendo a bien sûr intégré énormément de mécaniques différentes en plus de réfléchir à un level design de qualité. On pense à la longue-vue et à ses marqueurs personnalisés, mais aussi bien sûr au fait de pouvoir absolument tout escalader en gérant sa barre d’endurance, à l’utilisation du paravoile, et même aux armes cassables qui donnaient un véritable intérêt immédiat à trouver d’autres équipements sur le chemin. Mais s’il y a bien une mécanique qui a été trop peu réutilisée depuis le succès de Breath of the Wild, c’est la météo dynamique et ses effets sur le joueur.
Dans The Legend of Zelda : Breath of the Wild, le joueur doit en effet faire attention à la météo changeante pendant son exploration, sous peine de devoir complètement changer de route ou de façon de traverser le monde. Ainsi, Link ne peut pas escalader les parois sans glisser quand il pleut, il perd de la vie quand il fait trop froid ou trop chaud s’il n’est pas bien habillé, son équipement en bois prend feu s’il est dans un environnement particulièrement chaud, et ses armes et armures en métal le transforment en véritable aimant à foudre en cas d’orage, pour ne citer que quelques exemples. Bref, la météo n’est pas qu’un simple changement esthétique et influe directement sur le joueur qui doit s’adapter, ce qui à la fois renforce immédiatement le sentiment d’immersion et complexifie le gameplay d’une excellente façon. Encore une fois, le genre de mécanique à la fois simplissime et révolutionnaire qui nous fait nous demander “mais pourquoi personne n’y a pensé avant ?”
D’autres RPG sortis depuis auraient largement pu s’en servir…
Mais cette question, c’est celle que l’on pouvait poser au moment de la sortie de The Legend of Zelda : Breath of the Wild il y a huit ans. Depuis, elle a surtout été remplacée par une autre : “Mais pourquoi personne ne s’en inspire aujourd’hui ?”. Car des jeux qui reprennent les mécaniques révolutionnaires de Breath of the Wild sortis quelques années après lui, on en compte bien sûr énormément. Pourtant, très rares sont ceux qui ont choisi de reprendre cette fameuse météo dynamique avec le même intérêt que dans le titre de Nintendo, et ce ne sont pas les occasions qui manquaient. Commençons par le plus récent et le plus évident : Assassin’s Creed Shadows.
Oui, le jeu d’Ubisoft est certainement celui qui s’en est le mieux inspiré. En effet, il faut rappeler que dans Assassin’s Creed Shadows, le joueur explore le Japon au fil des saisons qui changent régulièrement après quelques heures de jeu. Et en plus de complètement changer les couleurs et l’ambiance générale du monde ouvert, les différentes saisons apportent quelques changements au gameplay et au level design. Par exemple, il est impossible de se cacher dans les petits étangs en hiver puisqu’ils sont gelés, et le comportement des gardes n’est pas le même en intérieur et en extérieur selon s’il pleut, s’il neige, etc. Mais en réalité, tout ceci paraît bien superficiel quand on le compare à Breath of the Wild. Alors qu’il est possible de trouver un nombre incalculable d’armures et d’armes dans Assassin’s Creed Shadows, je n’ai jamais ressenti le besoin de les changer une fois que j’ai trouvé mes préférées, ce qui rendait l’exploration inutile puisque la plupart des récompenses n’étaient que de nouvelles armures ou de nouvelles armes dont je ne me servirais pas. Ubisoft aurait pu intégrer un système de température pour me forcer à mieux m’habiller en hiver ou à m’habiller plus léger en été, et ainsi me demander d’avoir un bon équipement pour toutes les saisons. De même, il aurait pu être impossible de se servir des Teppo par temps de pluie à cause de l’humidification de la poudre.
Bien sûr, s’il est assez facile d’être déçu de l’utilisation de la météo par Assassin’s Creed Shadows, il faut tout de même au moins reconnaître qu’ils ont essayé, et les saisons étaient d’ailleurs l’un des points positifs majeurs du jeu. A l’inverse, certains titres du même genre comme Horizon : Forbidden West ou Elden Ring ne proposent soit aucun changement de météo, soit un changement qui ne change absolument rien en dehors de l’aspect visuel. Imaginez seulement une seconde à quoi les esprits tordus de From Software auraient pu penser s’ils avaient fait en sorte de rajouter de la météo à Elden Ring… Alors bien sûr, on ne dit pas que ces jeux ne sont pas bons ni même que l’absence de météo dynamique soit un défaut, mais en jouant à Breath of the Wild, on ne peut que se demander pourquoi d’autres jeux n’ont pas fait l’effort de se servir de cette mécanique tant elle est exceptionnelle. Reste à savoir si elle finira un jour par être appréciée à sa juste valeur…











