Nintendo défend une vision nuancée de Mario Kart: World, le jeu phare de lancement de la Switch 2. Contrairement aux apparences, ce nouveau titre ne s’inscrit pas dans la mouvance des mondes ouverts à la Zelda: Breath of the Wild ou Forza Horizon, mais propose plutôt une carte interconnectée pensée comme un vaste réseau de circuits cohérents.
Mario Kart: World : Un monde vaste mais pas vraiment ouvert
Alors que Mario Kart: World s’apprête à débarquer aux côtés de la très attendue Nintendo Switch 2, nombreux sont les fans qui voient déjà en lui un successeur en monde ouvert à la célèbre licence de course. La carte, entièrement explorable en mode libre, regorge de biomes emblématiques du Royaume Champignon : prairies douces, volcans hostiles, châteaux tordus, jungles luxuriantes. Les trailers ont rapidement fait germer l’idée d’un Mario Kart transformé, s’inspirant des standards modernes du monde ouvert. Mais chez Nintendo, ce terme est manié avec prudence.
Kosuke Yabuki, producteur vétéran de la série, a tenu à clarifier cette confusion dans une récente interview accordée à RollingStone :
En effet, bien que le joueur puisse se déplacer librement, la structure du jeu reste méthodiquement pensée autour d’un réseau cohérent de circuits, et non d’une carte géante sans contrainte.
Cette distinction ne tient pas du hasard. Mario Kart: World est le fruit d’années de réflexion, initialement conçu pour la première Switch. Trop ambitieux pour la console de 2017, il a finalement été conservé pour la nouvelle génération. Grâce à la puissance accrue de la Switch 2, le jeu peut aujourd’hui accueillir jusqu’à 24 pilotes simultanément, une première dans la série.
Circuits interconnectés, exploration libre et philosophie Nintendo
Pour comprendre la philosophie du projet, il faut revenir à la vision de Yabuki :
Contrairement à un monde ouvert classique, où les activités sont souvent éparpillées, Mario Kart: World cherche à offrir une forme de continuité géographique entre ses circuits. Chaque piste est intégrée à un environnement cohérent, et l’exploration entre deux courses fait désormais partie intégrante de l’expérience.
En mode Free Roam, les joueurs peuvent ainsi parcourir librement la carte, repérer les circuits, s’y entraîner ou simplement apprécier les paysages. Le mode Knockout Tour, quant à lui, exploite la topographie du monde : chaque étape se situe à proximité géographique de la précédente, créant une sensation de progression organique dans l’univers du jeu. Les développeurs ont évité la tentation d’un monde totalement ouvert pour mieux coller à l’ADN de Mario Kart, basé sur le rythme, l'accessibilité et la lisibilité des pistes.
Avec Mario Kart: World, Nintendo signe une proposition hybride : ce n’est ni un monde ouvert à la Breath of the Wild, ni une simple succession de circuits. C’est un terrain de jeu connecté, riche en détours, pensé pour le fun multijoueur, l’exploration intuitive et la fluidité des transitions.






