Avec un peu plus d'un jeu Civilization par décennie, sans même prendre en compte le fait qu'ils soient bons ou pas, les joueurs avides de 4X ambitieux au tour ont de quoi désespérer. Heureusement, Amplitude Studios est assez prolifique, entre Endless Space, Humankind et Endless Legend, il y en a pour tous les goûts. C'est à présent à Endless Legend d'avoir droit à une suite, plus de dix ans après, avec de nouvelles idées pour changer la boucle de gameplay habituelle. Comme le jeu vient de sortir en accès anticipé, il est évident que des fonctionnalités manquent à l'appel, mais il offre déjà un solide aperçu de ce qu'Endless Legend 2 devrait proposer lors de sa sortie.
- Genre : 4X, Stratégie au tour par tour, Early access
- Date de sortie : 22 septembre 2025
- Plateforme : PC
- Développeur : Amplitude Studios
- Éditeur : Hooded Horse
- Prix : 49,99 €
Endless Gameplay
Avant de se pencher sur les nouveautés, précisons que dans les grandes lignes, le gameplay d'Endless Legend 2 est similaire à son prédécesseur. On retrouve les habituelles ressources si chères au studio (Nourriture, Production, Brume, Influence et Science) qui devraient vous être familières. Une capitale est fondée, on produit des unités et des héros, puis on installe des camps dans d'autres régions, avant de les annexer à une ville existence, ou d'en faire de nouvelles cités.
La carte est pleine de factions mineures à assimiler ou à annihiler, et on se retrouve rapidement à faire la guerre aux autres empires, ou à des armées neutres en maraude. On mène des recherches tout en s'étendant et en gérant différents événements, avant de remporter la partie en remplissant une des conditions de victoire. Dans les grandes lignes, c'est assez classique, mais Endless Legend 2 chamboule un peu la recette habituelle de différentes manières.
Zerg, Protoss, Terran, et leurs amis
Le premier changement notable provient des factions d'Endless Legend 2, avec un mélange de têtes connues et de petits nouveaux. Des efforts ont été faits pour les distinguer les unes des autres, cette asymétrie explique probablement pourquoi il n'y en a que 5 pour le moment, avec 6 factions prévues pour la sortie, ainsi que la possibilité de personnaliser leurs bonus et malus. C'est vraiment léger à notre goût, puisque les grandes cartes hébergent 8 joueurs en même, ce qui implique des doublons.
On retrouve les incontournables humains, mais ils ne sont pas génériques. Ces descendants des étoiles sont les maîtres du gameplay défensif. Ils se concentrent sur la défense de leur capitale. Mieux, elle est défendue, plus ils disposent de sorts spéciaux à utiliser sur leur territoire ou à côté d'un de leurs élus. Ils peuvent remplacer une unité de population par une version ascendante, ou d'offrir un second mouvement sur la carte à une armée. Leur technique ultime permet même de déchaîner une frappe orbitale, autant dire qu'ils peuvent renverser la situation.
Les Nécrophages sont présents dans chaque titre Endless du studio et ils sont une fois de plus au rendez-vous. Ces cousins des zergs et des tyranides dévorent tout sur leur passage. Ils ne peuvent posséder qu'une seule ville servant de ruche, mais en contrepartie, leurs bases servent de tunnels pour déplacer des troupes rapidement sur la carte. C'est la faction ultra-agressive et expansionniste par essence, mais ils ne peuvent pas non plus assimiler les factions mineures, excepté sous la forme de nutriments.
La nouvelle faction la plus originale est certainement celle des Aspects. Ces êtres étranges ressemblent à des robots infectés par du corail mutant. Ils favorisent la paix, la diplomatie à n'importe quel prix. Ils ont aussi un point commun avec les zergs, puisque leur corail s'étend au fil du temps sur la carte tel le creep. Au lieu de tout dévorer, il améliore le rendement des cases de terrain et il pacifie automatiquement les villages des factions mineures qu'il touche. C'est un peu comme si le cordyceps de The Last of Us était pacifique, il crée de gentils zombies. Les Aspects peuvent aussi imposer leurs propres traités à leurs adversaires par la suite. Le contrôle mental peut être une bonne chose dans certaines situations, non ?
Les Derniers Seigneurs obsédés par la brume sont aussi de retour et une nouvelle faction, les Tahuks, mêlant foi et science, est aussi de la partie. Chaque faction dispose de ses propres unités, héros, visuels, bonus et malus. Elles ont aussi une apparence et une série d'événements narratifs bien distincts. La présence des factions mineures, avec leurs propres unités, technologies et même des héros uniques à recruter, permet de compenser en partie le manque de choix en termes de factions. Il y a de bonnes chances pour que le studio préfère les proposer sous la forme de DLC payants après la sortie.
Saiadha, la terre inversée
Ce second opus ne se déroule plus sur la planète Auriga, qui s'est transformée de manière permanente en une boule de neige stérile. Il faut à présent survivre sur Saiadha, une planète tout aussi chaotique à sa façon. Il n'y a pas d'hiver ici, mais une intense mousson commence après quelques dizaines de tours, elle est capable de faire gonfler les rivières et d'emporter les structures provisoires. Elle fait aussi apparaître de mystérieuses roches pleines de diverses ressources à ramasser sur la carte.
Lorsque la mousson prend fin, le niveau des océans diminue, ce qui révèle de nouvelles régions riches en ressources stratégiques auparavant absentes de la carte, ainsi que des donjons hébergeant de larges armées hostiles. C'est très intéressant en termes de stratégie et cela va forcer les joueurs à changer leurs habitudes. En temps normal, tout le monde fait la course pour occuper autant de terrain que possible en début de partie, tout en cherchant à accaparer les meilleures ressources en avance. Ici, ce n'est plus possible, puisqu'on ignore où elles vont émerger. S'étendre trop rapidement au départ risque de ralentir l'expansion durant la seconde phase.
Cela ne s'arrête pas là, puisque la conquête d'un donjon est à la fois une source d'expérience et de butin pour ses héros, mais c'est aussi une revendication territoriale, permettant de fonder un campement gratuitement. Les régions disposant d'un donjon ne peuvent pas être revendiquées autrement. Produire des tonnes d'influence pour étendre son territoire n'est plus la seule stratégie viable, disposer d'armées capables de conquérir les donjons est encore mieux. Cette seconde phase de colonisation de la carte pousse d'autant plus les différentes factions à s'affronter en terrain neutre. Rester enfermé chez soi à développer son économie n'est pas viable, puisque les ressources stratégiques sont requises pour les bâtiments avancés.
Ce cycle se répète plusieurs fois durant la partie, avec des conséquences allant en s'aggravant. Les Fléaux, des monstres corrupteurs, vont émerger des failles formées dans le sol. Ils vont réduire passivement le rendement des villes proches, tout en se reproduisant. Ils doivent être éliminés rapidement pour éviter d'endommager votre territoire, mais ils peuvent aussi être attirés vers les territoires adverses, si vous êtes du genre fourbe. Ils sont étroitement liés au secret de la planète sur lequel on ne s'étalera pas ici. Sachez juste que la fin de partie comprend de nombreuses conditions de victoires, allant de la simple annihilation de tous vos adversaires, à différents types de suprématie : territoriale, économique, scientifique, etc.
Endless Sims
Cet Endless Legend 2 fait davantage penser à Heroes of Might and Magic ou à Total War Warhammer que son prédécesseur. Vos armées sont menées par des héros de préférence et elles devront activement parcourir la carte pour ramasser des ressources, réaliser des quêtes et affronter différentes armées, même en temps de paix. La personnalisation des unités a été simplifiée, avec un système de spécialisation demandant de la Brume ou des ressources stratégiques pour chaque amélioration. Cela reste plus simple que de paramétrer tout leur équipement et de créer une pléthore de modèles.
De leur côté, les héros ont droit à quelques nouveautés. En plus des arbres de talents améliorés et de la gestion de l'équipement, ils peuvent disposer d'un ami aux côtés duquel ils disposent d'un bonus de dégâts. Après avoir gagné quelques niveaux, un héros peut bâtir son foyer sur votre territoire, ce qui offre d'importants rendements, en fonction de la personne choisie en tant que conjoint(e). Nous avons d'ailleurs eu droit à un événement narratif amusant durant lequel un de nos héros a fait vœux de célibat, ce qui a bloqué cette fonctionnalité, en échange de bonus massifs au combat. Si les événements s'y prêtent, un héros peut aussi développer une rivalité avec un des membres d'une faction adverse, qui devient sa Némésis.





















